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Le portrait
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Promenade dans les villes de référence de l’ancien «sherpa» de Mitterrand devenu conseiller mondialisé et anticipateur de tendances planétaires.
Que deviennent les personnages publics qu’on regardait de loin il y a un bail, en petit jeune intéressé et distant, impressionné et ricaneur ? Que devient Jacques Attali, 80 ans, major de Polytechnique et énarque de la promotion Robespierre, conseiller très spécial de Mitterrand et découvreur de Laurent Fabius, Ségolène Royal ou Emmanuel Macron ? A quoi ressemble aujourd’hui la vie de l’intellectuel affairé et du banquier penseur qui continue à vendre cher ses talents de prévisionniste aux grandes entreprises comme aux gouvernements de par le monde ? Que pense de l’avenir qui se dérobe ce polygraphe fort de 89 publications, entre romans dystopiques et mémoires parfois contestées, biographies de Gandhi, Diderot ou Marx et essais à large spectre ? Sa dernière livraison, musclée par les apports de documentalistes à qui il rend hommage tel un peintre de la Renaissance à ses collaborateurs, n’est rien moins qu’une recension des villes à travers le temps, entre atlas historique et mémorandum géographique, dictionnaire monumental et anticipations sans catastrophisme. Attali est un urbain d’une parfaite urbanité, qui salue à l’indienne, mains jointes, car ce jour-là il toussote et se tient prudemment à l’écart. C’est aussi un cosmopolite qui aime arpenter le macadam fumant plutôt que les chemins boueux des campagnes odorantes. Ce qui nous autorise à le promener dans les cités qui l’ont constitué.
Alger. Attali est né à Alger. Il se souvient que «cela ressemblait à la fois à
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