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«Ecrire, c’est échapper à la dictature du sens. Expliciter, c’est égorger l’intuition. L’aventure de l’écriture ne consiste pas à maîtriser une idée, mais à découvrir ce qu’on ignore de soi. On est des immeubles habités par des locataires dont on ignore tout. Ecrire, c’est faire en sorte que ces locataires choisissent ce qu’il advient des personnages.»
On sort du Collège de France où Wajdi Mouawad, le directeur du théâtre de la Colline, vient de donner une enthousiasmante leçon intitulée «Puzzle sans image du verbe choisir», dans son séminaire sur les verbes de l’écriture ; et le lendemain, on apprend qu’il quitte le théâtre national dont il avait été nommé à la tête, il y a presque dix ans, le 6 avril 2016. Son départ sera effectif en mars 2026, un an avant la fin de son mandat. On poursuit le séminaire qui porte justement sur la difficulté à un humain de changer par lui-même sans qu’une force extérieure, une catastrophe, ne l’y oblige. Frappe qu’il s’astreint au mouvement, malgré, vient-il d’expliquer dans son séminaire, «l’impossibilité de se voir dans la partie creuse de la cuillère et de retourner cette cuillère». Wajdi Mouawad donne un exemple qui parle à tous : «Pourquoi est-il si difficile de se résoudre
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