Réchauffement : moyens financiers, législation, pilotage… La France pas encore au niveau, selon le Haut conseil pour le climat

Réchauffement : moyens financiers, législation, pilotage… La France pas encore au niveau, selon le Haut conseil pour le climat

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Pas mal, mais doit largement mieux faire. C’est en substance ce que répondent ce jeudi 13 mars les experts du Haut conseil pour le climat (HCC) après la présentation par le gouvernement de la nouvelle stratégie française face au réchauffement climatique. La ministre de la Transition écologique a lancé lundi son troisième plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC), mettant l’accent sur la mise en œuvre d’une cinquantaine de mesures, du renforcement des protections pour les travailleurs à différentes études pour mieux préparer les transports et l’agriculture. Il se fonde sur une trajectoire de réchauffement de référence de 4°C en 2100 en France.

«Même si ce plan constitue une étape importante pour l’adaptation, la France n’est pas encore prête à faire face aux impacts du changement climatique», a réagi le président du HCC, Jean-François Soussana. Il regrette un «décalage» entre les moyens mis en œuvre et des besoins qui augmentent.

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Dans un avis remis au gouvernement, cet organisme indépendant regroupant scientifiques et experts formule 24 recommandations, à commencer par la publication d’un «plan pluriannuel de financement détaillé», alors que les financements actuels sont jugés «très insuffisants».

«L’Etat ne pourra pas tout faire, vous pouvez aussi demander des efforts en renforçant les normes», explique Jean-François Soussana. Par exemple, l’introduction de normes de confort d’été pour les bâtiments, dont le coût pèserait essentiellement sur les acteurs privés. Le Haut conseil pour le climat pointe encore la faible valeur juridique du plan et réclame qu’il soit inscrit au niveau législatif et réglementaire, en particulier dans le code de l’environnement.

Ces experts demandent aussi un «pilote» pour que les politiques concernant de nombreux secteurs (agriculture, énergie, transports, travail etc.) restent cohérentes et ambitieuses. Pour Jean-François Soussana, les arbitrages importants doivent ainsi être «pris au niveau du Premier ministre sous l’égide du secrétariat général à la planification écologique» (SGPE). Il soutient ainsi cet organisme de coordination, rattaché à Matignon, dont le directeur Antoine Pellion a récemment annoncé son départ, et jugé en perte d’influence par certains observateurs.

L’avis demande enfin au gouvernement de planifier «les mesures d’adaptation transformationnelle qui deviendront nécessaires», c’est-à-dire des mesures «qui supposent une remise en cause de tout le système», décrypte Jean-François Soussana. Exemple : en agriculture, ne plus se contenter de «changer les variétés et les dates de semis» mais «modifier les cultures et la chaîne de valeur qui va jusqu’à l’alimentation», explique l’ingénieur agronome.

Libération

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