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Les Groenlandais s’imaginaient-ils cette réponse au lendemain de leur vote aux législatives ? Satisfait du résultat des élections, qui a vu l’opposition sociale-libérale indépendantiste et les nationalistes arriver aux deux premières places, Donald Trump a estimé que l’annexion du territoire autonome danois, qu’il prédit tant et plus depuis son élection, allait finir par «arriver». Questionné sur le sujet jeudi 13 mars en présence du secrétaire général de l’Otan Mark Rutte, le président américain en a profité pour répéter l’argument employé pour justifier ses visées : «On en a besoin pour la sécurité internationale.» En réaction, le Premier ministre groenlandais sortant a décidé de réunir tous les chefs de partis. «Cette fois, nous devons durcir notre rejet de Trump. On ne doit pas continuer à nous manquer de respect», a écrit sur Facebook Mute Egede.
Inquiet des présences chinoise et russe dans la région de l’arctique, Donald Trump a commenté, prenant à témoin son invité : «Nous avons nos larrons habituels en vadrouille près des côtes et nous devons faire attention, nous vous en reparlerons.» Mais son invité, réputé pour sa capacité à discuter avec le nouvel homme fort de Washington, lui a répondu qu’il ne voulait «pas mêler l’Otan à cela», lui donnant tout de même le point sur cette analyse géostratégique. «Concernant l’Arctique et le Grand Nord, vous avez complètement raison. Les Chinois empruntent désormais ces routes. Nous savons que les Russes se réarment. […] Il est donc très important que les sept pays de l’Arctique, en dehors de la Russie, travaillent ensemble sur ce dossier sous l’égide des États-Unis afin de garantir la sécurité de cette région.»
Et les Groenlandais dans tout ça ? Tout à leur souhait très majoritaire d’indépendance, les habitants de l’immense île de glace, autonome depuis 1979, rejetaient massivement l’idée d’une annexion américaine. En dépit des affirmations de Trump selon lesquelles les Groenlandais voulaient «être avec [les Etats-Unis]». Un rejet qui s’est d’ailleurs matérialisé dans les urnes, aucun des responsables en poste ou candidat en lice ne souhaitant entendre parler de ce projet, tout en ouvrant la porte à des liens plus étroits avec les Américains. Une position qui sera, avec l’accès à l’indépendance vis-à-vis du Danemark, au cœur des discussions entre les Démocrates et Naleraq. Les deux formations gagnantes divergent en effet sur la vitesse à laquelle accéder à l’indépendance. Elles devront vite s’accorder sur une coalition pour contrer les appétits de leur puissant voisin.
Mis à jour à 20h45 : le Premier ministre groenlandais sortant annonce qu’il va réunir tous les chefs de partis.
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