Dette : la France échappe à une dégradation de sa note par Fitch

Dette : la France échappe à une dégradation de sa note par Fitch

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Ça passe pour cette fois. L’agence de notation Fitch n’a finalement pas dégradé la note souveraine de la France vendredi 14 mars au soir et l’a maintenue à «AA-». Elle l’avait pourtant assortie en octobre d’une «perspective négative», soit d’une menace d’abaissement pour la fois d’après. Dans la foulée de l’annonce, le gouvernement s’est dit «déterminé» à poursuivre le redressement des finances publiques.

Fitch observe que, malgré son «dérapage budgétaire» de 2024 – le déficit public est passé de 4,4 % du PIB en 2023 à 6 % du PIB –, la France conserve une économie «vaste et diversifiée», avec des «institutions fortes et efficaces». L’agence de notation relève néanmoins que le déficit public reste à un niveau élevé et que sa réduction reste difficile en raison de l’incertitude politique et de l’absence de majorité du gouvernement Bayrou à l’Assemblée nationale.

Le ministère de l’Economie français a immédiatement «pris note» de la décision de Fitch «de confirmer la notation française à AA-, témoignant de la très haute qualité de la signature française, et de maintenir sa perspective négative». «Le gouvernement, poursuit Bercy, est déterminé à poursuivre la mise en œuvre de sa trajectoire de consolidation des finances publiques initiée par la loi de finances 2025 et à l’inscrire dans la durée. La résorption de nos déficits est une priorité.»

La note AA- désigne une dette de «bonne qualité». Un abaissement aurait fait tomber la France en A, «moyenne supérieure», avec le risque de taux d’intérêt sur les marchés plus élevés et d’une charge annuelle de la dette qui finit par devenir le premier budget de la nation, devant l’Education nationale. Cette dette représentait 113,7 % du PIB à la fin du troisième trimestre et Fitch l’anticipe au-dessus de 120 % du PIB fin 2028.

Les trois grandes agences, S & P, Fitch et Moody’s, classent désormais la France de la même façon, Moody’s conservant toutefois une perspective stable. Fitch prévoit quant à elle un déficit public à 5,5 % du PIB cette année, et non 5,4 % comme espéré par le gouvernement, et la croissance à 0,6 % (0,9 % pour le gouvernement). «Cette baisse s’explique principalement par les risques de montée du protectionnisme international et de ralentissement de la croissance en Allemagne, premier partenaire commercial de la France», explique-t-elle.

Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump ne cesse d’agiter des menaces de hausse des tarifs douaniers américains. La dernière menace trumpienne remonte à jeudi : le président américain s’est dit prêt à porter à 200 % les droits sur les alcools européens si Bruxelles n’abandonnait pas l’idée de taxer à 50 % le bourbon. Une nouvelle qui serait «particulièrement inquiétante» pour la France, selon Sylvain Bersinger, chef économiste d’Asterès, elle qui est une grande productrice d’alcool.

Fitch considère néanmoins que l’impact de ces points négatifs «est quelque peu atténué par l’augmentation des dépenses de défense européennes, qui bénéficiera au secteur français de la défense et de l’aéronautique». L’UE va en effet augmenter massivement sa capacité de dissuasion face à la Russie, les visées de la politique étrangère américaine étant devenues plus incertaines depuis janvier.

Si Fitch remarque également que l’incertitude politique en France «a diminué après l’approbation du budget 2025», elle a néanmoins ajouté que «la confiance des entreprises et des ménages reste faible». La menace d’une future dégradation est donc toujours là, Fitch émaillant sa note d’observations pointant la situation financière française comme pire que celle de ses pairs classés «AA».

«L’incapacité à mettre en œuvre un plan crédible de consolidation budgétaire à moyen terme, par exemple en raison d’une opposition politique ou de pressions sociales, qui conduirait à une stabilisation de la dette à moyen terme», au lieu d’une baisse, serait un facteur de dégradation, prévient-elle.

Libération

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