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Une polémique qui n’avait «rien à voir» avec la réalité. Le président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, est revenu ce samedi 15 mars auprès du Guardian sur la controverse autour de deux boxeuses hyperandrogènes très médiatisée au moment des Jeux olympiques de Paris. «Je ne considère pas cela comme une vraie crise, puisque ce débat est basé sur une campagne de fake news venue de la Russie.» Pour le président sortant du CIO, qui va quitter son poste en juin après douze ans au service des JO, cet épisode n’est autre qu’une «des nombreuses campagnes de désinformation auxquelles nous avons dû faire face, avant Paris et après Paris».
Pour rappel, la boxeuse algérienne Imane Khelif, 25 ans, et la Taïwanaise Lin Yu-ting, 28 ans, avaient été exclues des championnats du monde de boxe de New Dehli en mars 2023 par la Fédération internationale de boxe (IBA) – dirigée par le Russe Umar Kremlev, proche du Kremlin – alors qu’elles avaient toujours concouru chez les femmes.
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L’organisation affirmait alors avoir fait ce choix car les deux athlètes seraient porteuses de chromosomes XY, ce que l’IBA estime être une preuve de masculinité. Quand bien même des experts rappellent qu’il s’agit simplement d’une forme parmi d’autres de différence de développement sexuel, autrefois appelée intersexualité, et qui touche selon les études une naissance sur 1 000 à 4 500. Une décision contestée par le CIO. Lors des JO de Paris, le comité avait autorisé les deux sportives à participer aux épreuves.
Depuis, l’IBA bataille sans relâche contre la présence en catégorie féminine des deux boxeuses. Début février dernier, la fédération a annoncé qu’elle lançait une offensive judiciaire contre le CIO. L’instance a affirmé «déposer plainte auprès du procureur général de la Suisse» et préparer «des plaintes similaires» auprès des procureurs généraux de France et des Etats-Unis. «Selon la loi suisse, toute action ou inaction qui présente un risque pour la sécurité des participants à une compétition mérite une enquête et peut servir de base à des poursuites pénales», a avancé l’IBA.
Gouvernance
La fédération n’est plus reconnue par le CIO, exclue en juin 2023 pour mauvaise gouvernance. En avril 2024, le Tribunal arbitral du sport (TAS) avait rejeté l’appel de l’IBA qui demandait à se faire restituer l’organisation du tournoi olympique. Le CIO, qui a donc géré en direct le tournoi olympique de boxe faute de fédération internationale reconnue, s’était appuyé sur le passeport des deux concurrentes pour les autoriser à participer : «Elles sont nées femmes, ont été élevées comme des femmes et ont concouru dans la catégorie féminine pendant toute leur carrière de boxeuse.»
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