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La Cour de cassation a rejeté ce mardi 15 octobre le «rétablissement de l’honneur» de Jacques Fesch, détenu guillotiné en 1957 pour le meurtre d’un policier. La décision, à portée essentiellement symbolique, est définitive et ne pourra pas faire l’objet d’un appel. Elle marque l’aboutissement de trente ans de combat mené par le fils du condamné à mort, Gérard Fesch. La plus haute juridiction a estimé que «les éléments analysés pris dans leur ensemble ne constituent pas des gages d’amendement suffisants».
La Cour de cassation s’était penchée sur cette demande inédite lors d’une audience en juin, filmée pour les archives historiques. Gérard Fesch, 69 ans, avait pris place à côté de sa femme et de sa petite-fille pour écouter son avocat défendre ce «combat» et demander un «pardon laïc» pour son père. Les faits remontent au 25 février 1954. Jacques Fesch, un jeune homme de 23 ans qui voulait s’acheter un bateau pour faire le tour du monde, braque un agent de change dans Paris. Dans sa fuite, il tire, blesse plusieurs personnes et tue un policier : Jean-Baptiste Vergne, 35 ans, veuf depuis peu, et père d’une fille de quatre ans. Arrêté et condamné à mort, Jacques Fesch est exécuté à la prison de la Santé le 1er octobre 1957.
«Modèle en rédemption»
Pendant ses trois années de prison, le détenu change et découvre «brutalement» la foi chrétienne, écrira-t-il. Il passe son temps à écrire et correspondre, notamment avec un moine. Ses textes, publiés après sa mort, connaîtront un grand succès. Une école porte aujourd’hui son nom, et un «procès en béatification» est entamé par l’Eglise catholique pour ce «modèle de rédemption», comme l’avait rappelé devant la Cour de cassation Me Patrice Spinosi, l’avocat de Gérard Fesch. «Obtenir la réhabilitation» de son père n’est pas «effacer ce qu’il a fait», mais bien «retenir que tout le monde peut se repentir et se racheter», avait expliqué ce dernier lors de l’audience.
La procédure de réhabilitation, fondée sur l’idée de pardon, est une «mesure de bienveillance», permettant d’«effacer» la condamnation une fois la peine effectuée – à condition que le condamné prouve sa «bonne conduite» pendant cinq ans. La loi avait été modifiée en 2020 grâce au combat de Gérard Fesch pour créer un recours spécifique ouvert aux ayants droit d’une personne condamnée à mort, «tendant au rétablissement de son honneur à raison des gages d’amendement qu’elle a pu fournir».
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