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Une décision potentiellement de nature à bousculer le marché de la voiture électrique, de Madrid à Stockholm. Le constructeur automobile chinois BYD (à prononcer «bi ouaille di») serait, selon l’agence de presse économique Reuters, à la recherche d’une implantation pour une usine d’assemblage de véhicules électriques. L’Allemagne serait l’un des Etats qui retiendrait le plus l’attention de l’industriel chinois. L’entreprise n’a pas commenté cette information, mais l’une de ses dirigeantes a déclaré au début du mois étudier une troisième implantation sur le continent européen au cours des deux prochaines années, en complément des deux usines déjà en cours de construction en Hongrie et en Turquie.
BYD pourrait avoir un intérêt à s’établir en Allemagne, compte tenu d’un certain nombre de sites industriels automobiles appelés à fermer leurs portes, notamment pour le groupe Volkswagen. En revanche, le coût du travail et de l’énergie pourraient jouer en défaveur de cette localisation.
Cette implantation serait avant tout un moyen de contourner la taxe douanière de 35 % décidée par l’Union européenne pour les voitures électriques de fabrication chinoise. Elle s’ajouterait au prélèvement de 10 % déjà en place. Selon des analystes du secteur automobile, BYD pourrait vendre 186 000 véhicules cette année en Europe contre seulement 83 000 en 2024, soit une croissance supérieure à 100 %. L’an dernier, les ventes de voitures électriques ont progressé de 25 % dans le monde. Il s’est ainsi commercialisé 17,1 millions de véhicules selon les chiffres compilés par le cabinet d’études britannique Rho-Motion. La Chine demeure le premier marché avec 11 millions d’unités vendues et une progression de 40 % sur un an. En revanche, sur le continent européen, les achats de véhicules électriques ont reculé de 3 %, notamment du fait du mouvement des aides publiques à l’acquisition de ce type de voitures, décidées par un certain nombre d’Etats.
L’importance du marché chinois se caractérise également par la part des voitures électriques face aux modèles traditionnels à moteur thermique. Elle atteint 47 % contre 22 % seulement, en moyenne, sur le marché européen. Dans l’empire du milieu, BYD se taille la part du lion avec 40 % de part de marché devant ses concurrents Geely, MG ou Xpeng. En revanche, la firme ne réalise que 12 % de ses ventes à l’international, d’où le choix de la stratégie européenne pour développer l’activité. Une stratégie d’autant plus nécessaire que le marché américain se durcit à double titre pour les constructeurs chinois. D’une part avec l’annonce par Donald Trump de droits de douane en augmentation. D’autre part avec l’interdiction, à partir de 2027, pour les constructeurs automobiles, de proposer des véhicules intégrant des équipement ou des logiciels d’origine chinoise ou russe.
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