Syrie : l’Union européenne augmente son aide mais met en garde Damas sur les violences

Syrie : l’Union européenne augmente son aide mais met en garde Damas sur les violences

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C’est la neuvième conférence des donateurs européens pour la Syrie, mais cette année son intitulé prouve à quel point les choses ont changé pour le pays qui s’est libéré en décembre du joug de la famille Assad : «Soutien à la Syrie : répondre aux besoins pour une transition réussie.» Aide humanitaire, reconstruction et transition de la dictature vers la démocratie. Autre signe du changement, pour la première fois depuis sa création, la conférence a accueilli un représentant des nouvelles autorités syriennes en la personne d’Assaad al-Chibani, le ministre des Affaires étrangères.

La conférence européenne s’était engagée à fournir, en 2024 et 2025, 2,12 milliards d’euros. Cette année, à l’heure où les Etats-Unis ont annoncé se désengager du financement de leur aide internationale, la barre est encore plus haute pour l’Europe. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a donc promis une aide à la reconstruction en hausse, à 2,5 milliards d’euros, pour 2025 et 2026. «Les Syriens ont besoin de davantage d’aide, qu’ils soient à l’étranger ou qu’ils aient décidé de rentrer chez eux», a déclaré Ursula von der Leyen. L’Allemagne a engagé de son côté 300 millions d’aide supplémentaire pour cette année.

Au-delà de cette aide financière, l’UE est préoccupée par les violences de ces dernières semaines en Syrie. Plus d’un millier de personnes ont été tuées principalement parmi la communauté alaouite dont est issu l’ancien président Bachar al-Assad. Mais Bruxelles veut se concentrer sur la volonté de paix et de transition démocratique affichée par Ahmed al-Charaa, chef d’Etat par intérim. «Si les exactions restent impunies», certains pays européens pourraient revoir leur politique de suspension des sanctions à l’encontre de la Syrie même si pour Kaja Kallas, la cheffe de la diplomatie européenne, il est «nécessaire de continuer de lever les sanctions». «Le temps de la tyrannie est terminé. Il ne peut pas revenir. Nous ne ménagerons aucun de nos efforts pour traduire en justice quiconque a perpétré un tel crime, a du sang sur les mains», a assuré le chef de la diplomatie syrienne, selon une traduction simultanée de son discours prononcé en arabe.

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Le contexte international fragilise la volonté de paix d’Ahmed al-Charaa. L’UE est l’un des deux piliers de l’aide humanitaire mondiale, l’autre étant américain. Et «l’un de ces piliers s’est considérablement réduit, voire a complètement disparu», a assuré un dirigeant européen, en référence à la suspension des fonds de l’USaid. Selon l’ONU, il faudrait au moins un demi-siècle à la Syrie pour retrouver la situation économique qu’elle connaissait avant la guerre civile. Médecins du monde estime de son côté que 15,3 millions de Syriens ont besoin d’une aide humanitaire. Si le Royaume-Uni promet déjà jusqu’à 160 millions d’aide, l’Europe espère surtout pouvoir compter sur les pays arabes du Moyen-Orient pour pallier l’absence américaine.

Libération

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