Comment le Cambodge a réussi la réintroduction d’une espèce de crocodiles menacée

Comment le Cambodge a réussi la réintroduction d’une espèce de crocodiles menacée

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L’espèce qui se distingue par sa crête osseuse à l’arrière de la tête et ses airs de dragons ne décline plus. Des crocodiles du Siam, de l’ancien nom de la Thaïlande – là où ils ont été découverts – ont refait surface dans les eaux d’une région reculée du Cambodge grâce à une collaboration entre l’ONG Fauna & Flora Cambodia et les ministères locaux de l’Environnement et de l’Agriculture, des Forêts et de la Pêche. Des années d’effort ont permis, début mars, la réintroduction de dix spécimens, équipés de dispositifs de localisation, dans le parc national de Virachey (nord-est), dans lequel aucune trace de l’espèce n’avait été enregistrée ces dernières années. Il y a plus de vingt-cinq ans, les experts craignaient que l’espèce, considérée comme l’une des plus petites du genre avec une taille maximale de 3,5 mètres à l’âge adulte, menacée par la chasse, l’activité humaine et la dégradation de son habitat, disparaisse d’Asie du Sud-Est à l’état sauvage.

Alors qu’il en resterait jusqu’à 1 000 dans la nature, environ 400 se trouvent au Cambodge. Ce pays d’Asie du Sud-Est a joué un rôle clé dans la préservation du reptile, explique Charlie Manolis, scientifique en chef pour le cabinet de conseil Wildlife Management International, et spécialiste des crocodiles, basé en Australie. «Il existe une opportunité au Cambodge parce qu’ils ont toujours de larges portions de territoire» protégé, contrairement à la Thaïlande et au Vietnam voisins, développe-t-il. «Depuis 2011, le ministère a réintroduit avec succès des crocodiles du Siam dans la chaîne des Cardamomes [une chaîne de montagnes dans l’ouest du pays, ndlr] à douze reprises. Nous continuerons à collaborer avec Fauna & Flora Cambodia pour renforcer les efforts de conservation au Cambodge», a déclaré Dith Tina, ministre de l’Agriculture, des Forêts et de la Pêche, au Phnom Penh Post.

Le ministre de l’Environnement, Eang Sophalleth, souligne le travail du ministère dans l’application stricte des réglementations visant à gérer les ressources naturelles et à protéger la biodiversité, y compris les ressources fauniques vitales. Souvent, quand une espèce décline elle finit par disparaître, explique Pablo Sinovas, directeur pour le Cambodge de l’ONG Fauna & Flora, qui pilote le projet de repeuplement. Mais pour le crocodile du Siam, «nous constatons que l’espèce a tendance à se reconstituer» là où elle est réintroduite, poursuit-il.

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Les dix reptiles réintroduits ont atteint leur nouvel habitat après un périple de 18 heures dans des paniers en bambou cylindriques transportés par voiture, moto et bateau. Ils sont tous équipés d’un émetteur de la taille d’un dé à coudre qui permet de suivre leur évolution le long d’un tronçon de dix kilomètres sur la rivière qui les accueille. Réintroduits dans les zones reculées et interdites aux humains du parc national de Virachey, ils proviennent d’une ferme gérée par Fauna & Flora, à Phnom Tamao, dans le sud de la capitale Phnom Penh.

Dans la nature, les populations dispersées peuvent avoir du mal à trouver un partenaire, et la présence de prédateurs diminue la chance de survie des œufs et des bébés. Pour une cinquantaine de naissances, peut-être trois crocodiles parviennent à survivre, estime Joe Rose, qui supervise les efforts d’aide à la reproduction à Phnom Tamao, qui abrite 200 crocodiles le long de l’année. «Dans un centre comme celui-ci, on peut s’assurer d’un taux de survie de 100 % pour les nouveau-nés […] et que les jeunes crocodiles soient en bonne santé au moment de leur remise à la nature, pour leur donner le meilleur départ», explique-t-il.

Les œufs sont couvés dans des incubateurs, et les bébés crocodiles sont élevés dans des enclos où ils sont progressivement exposés au type de nourriture qu’ils chasseront eux-mêmes dans la nature, comme des grenouilles et des poissons. Après plusieurs années, ils sont prêts à retrouver leur habitat naturel. Jusque-là, les opérations avaient lieu dans les Cardamomes où l’an dernier, 60 individus sont nés – le plus haut chiffre total jamais enregistré en un siècle. La hausse de la population des crocodiles a des effets bénéfiques pour l’ensemble de l’écosystème, sa présence favorise la diversité des espèces de poissons présentes dans la rivière où le prédateur s’est installé.

Libération

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