Le gouvernement américain a autorisé la construction d’une mine de lithium au Nevada, dans l’habitat d’une fleur unique au monde, le Tiehm’s buckwheat (sarrasin). L’entreprise australienne Ioneer, responsable du projet, a annoncé jeudi avoir reçu le permis fédéral nécessaire pour lancer la construction de la mine sur le site de Rhyolite Ridge en 2025, avec une exploitation prévue à partir de 2028. Ce projet doit permettre la création d’environ 350 emplois.
Le président d’Ioneer, Bernard Rowe, a précisé que la mine pourrait quadrupler la production de lithium des Etats-Unis, fournissant suffisamment de matière première pour les batteries de 370 000 voitures électriques chaque année pendant 25 ans. Cette décision est un succès pour l’administration Biden, illustrant ses efforts pour accélérer la transition énergétique.
Vers un désastre écologique
Malheureusement, le site est aussi (et surtout) l’habitat du Tiehm’s buckwheat, une espèce de sarrasin endémique, qui compte seulement 20.000 spécimens. Bernard Ioneer prévoit de détruire 22 % de l’habitat de cette plante, mais promet de réhabiliter les terres affectées et de prendre des mesures de protection, comme des rideaux anti-poussière et la culture de la fleur en serre pour la replanter sur place. L’entreprise a investi 2,5 millions de dollars en recherches sur cette espèce.
Malgré une étude d’impact environnemental favorable rendue en septembre, des associations écologistes s’opposent au projet. Le Center for Biodiversity a annoncé qu’il envisageait une action en justice. « En donnant le feu vert à cette mine, le gouvernement américain renonce à son devoir de protéger les espèces menacées », a déclaré Patrick Donnelly, l’un des responsables de l’ONG. « Nous avons besoin de lithium pour la transition énergétique, mais cela ne peut pas se faire au prix de l’extinction de la biodiversité », a-t-il ajouté.
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