Réarmement européen : Ursula von der Leyen accélère la cadence

Réarmement européen : Ursula von der Leyen accélère la cadence

Главная страница » Réarmement européen : Ursula von der Leyen accélère la cadence

Tracer sa route, ne surtout pas donner l’impression d’être suspendus aux tractations téléphoniques en cours. A l’heure du coup de fil Trump-Poutine mardi, Ursula von der Leyen s’avançait sur l’estrade de l’académie militaire royale de Copenhague pour évangéliser – galvaniser ? – les futurs officiers danois et, partant, les Vingt-Sept. Oui, les efforts budgétaires et industriels en faveur de l’Europe de la défense – son plan Rearm Europe présenté début mars – sont une nécessité vitale face à une Russie qui consacre 9 % de son PIB à ses armées, puisque cet investissement «alimente sa guerre d’agression en Ukraine tout en préparant […] une future confrontation avec les démocraties européennes», a dramatisé la présidente de la Commission européenne. L’Estonie, qui partage 294 kilomètres de frontière avec la Russie, avait devancé l’appel, annonçant à la mi-journée une augmentation de ses dépenses de défense à au moins 5 % de son PIB à partir de 2026. Et en Allemagne, le futur chancelier, Friedrich Merz, n’est pas encore élu qu’il a déjà obtenu le droit de dépenser sans compter pour réarmer le pays : son «bazooka» d’investissements a été approuvé mardi par une très forte majorité au Bundestag.

«Si l’Europe veut éviter la guerre, elle doit se préparer à la guerre», a prévenu la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen à la veille de la présentation de son «livre blanc» de la défense européenne, ce mercredi 19 mars, fixant un calendrier on ne peut plus clair : «Pour 2030, l’Europe doit avoir une posture de défense européenne forte.» Pour l’UE, il est hors de question d’accepter l’exigence de Vladimir Poutine de désarmer l’Ukraine d’abord et de ne pas assurer sa sécurité ensuite. «Il est donc essentiel que nous accélérions l’intégration de l’Ukraine dans le marché européen des équipements de défense», a-t-elle justifié. De quoi préparer, aussi, les esprits avant le sommet européen de jeudi et vendredi. Car le nouveau plan d’aide à Kyiv défendu par la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, suscite pas mal de réticences.

Si l’idée consiste à permettre à des pays hors UE de participer au financement de cette enveloppe de 40 milliards d’euros, Royaume-Uni en tête, la Hongrie menace toujours de mettre son veto mais cette fois, Paris et Rome ont également exprimé des réserves. La France en raison d’une équation budgétaire quasi insoluble, l’Italie surtout parce que Giorgia Meloni redoute un retour de bâton commercial des Etats-Unis de Trump, dont elle est proche idéologiquement. «Il est inimaginable de construire des garanties de sécurité efficaces et durables en creusant un fossé entre l’Europe et les Etats-Unis», a fait valoir la présidente du Conseil devant le Sénat italien mardi. Seule dirigeante européenne invitée à l’investiture de Trump, elle a traîné des pieds pour participer samedi au sommet sur la sécurité organisé en visioconférence par le Premier ministre britannique, Keir Starmer. Qui doit être suivi jeudi 20 mars par une réunion militaire de haut niveau pour continuer les discussions au niveau opérationnel, cette fois sur les futures «garanties de sécurité» offertes à l’Ukraine.

Mardi soir, peu de temps après la fin de l’entretien entre Trump et Poutine, le chancelier allemand, Olaf Scholz, et le président français, Emmanuel Macron, ont assuré l’Ukraine de la poursuite de l’aide militaire au pays. «Nous sommes tous deux d’accord sur le fait que l’Ukraine peut compter sur nous, que l’Ukraine peut compter sur l’Europe et que nous ne la laisserons pas tomber», a dit Olaf Scholz à Berlin aux côtés d’Emmanuel Macron. Ce dernier a souligné qu’un «cessez-le-feu [doit être] mesurable et vérifiable, pleinement respecté». «Evidemment cela n’est pas concevable sans que les Ukrainiens ne soient autour de la table», a affirmé Macron.

«L’objet de nos investissements – et la manière dont nous investissons – est tout aussi important que les montants que nous dépensons. Nous devons combler nos lacunes en matière de capacités. Et nous devons le faire à l’européenne», a prévenu Ursula von der Leyen à Copenhague, à l’heure où plusieurs pays de l’UE disent vouloir diversifier leurs achats militaires pour moins dépendre des Etats-Unis, notamment le Portugal qui pourrait préférer les Rafale français aux F-35 américains pour remplacer ses F-16 en fin de vie. En visite sur la base aérienne de Luxeuil-les-Bains en Haute-Saône, Emmanuel Macron a, lui, annoncé que l’Etat français allait «accroître et accélérer les commandes de Rafale» au bénéfice de l’armée de l’air. D’autres investissements supplémentaires pour répondre à «l’accélération des événements seront annoncés dans les prochaines semaines, a expliqué le président de la République. C’est un impératif dans le contexte actuel.»

Mis à jour le 18/03/2025 à 19h50 avec déclarations d’Emmanuel Macron et Olaf Scholz

Libération

Post navigation

Leave a Comment

Schreibe einen Kommentar

Deine E-Mail-Adresse wird nicht veröffentlicht. Erforderliche Felder sind mit * markiert

Investiture de Trump: le cauchemar

Il y avait quelque chose de vertigineux à voir défiler lundi au Capitole tous ces hommes – beaucoup d’hommes en effet, blancs, d’âge mûr – acquis pour la plupart à…