Grippe aviaire : en pleine épidémie, les Etats-Unis appellent l’Europe à l’aide

Grippe aviaire : en pleine épidémie, les Etats-Unis appellent l’Europe à l’aide

Главная страница » Grippe aviaire : en pleine épidémie, les Etats-Unis appellent l’Europe à l’aide

Et si la crise des œufs obligeait les Etats-Unis à se rapprocher de l’Europe ? Depuis 2022, le monde est frappé d’une panzootie de grippe aviaire. Soit une pandémie pour les animaux qui touche ici la volaille de 124 pays et affecte très gravement la production d’œufs à l’échelle mondiale. La crise s’aggrave au point que l’ONU a appelé lundi 17 mars ses membres à trouver des solutions pour mieux coordonner la vaccination. Et les Etats-Unis, qui s’entêtent à refuser toute campagne de vaccination de leurs volailles, se retrouvent particulièrement touchés, avec des poules qui périssent par dizaines de millions dans tout le pays. En conséquence, la pénurie s’installe et fait exploser le prix des œufs : il a augmenté de 65 % entre décembre 2023 et décembre 2024 selon le Bureau des statistiques du travail.

Résultat : Washington se retrouve obligé aujourd’hui de se tourner vers l’Europe pour satisfaire ses besoins en œufs et en volaille. Et ce malgré la guerre commerciale et les droits de douane exorbitants que l’administration Trump menace de faire peser sur l’Union européenne. Car les pays du Vieux Continent, et la France en particulier, ont décidé de vacciner leurs bêtes massivement pour juguler l’épidémie. La Finlande et les Pays-Bas ont répondu sur la réserve en invoquant la lourdeur des procédures pour accéder au marché américain et la priorité donnée aux clients d’Europe du nord. Le président américain s’est même tourné vers le Danemark, pourtant en plein contentieux avec les Etats-Unis qui menacent d’annexer le Groenland. Le ministre danois de l’Agriculture, Jacob Jensen, a fait part de son incertitude quant à la possibilité de ces exportations outre-Atlantique. Il a également insisté, revanchard, sur la dépendance commerciale des Etats-Unis à l’Europe.

Washington se retrouve dans cette situation délicate du fait d’une croyance, répandue sur tout le continent nord-américain, qui veut qu’un vaccin cache en réalité la présence du virus et donc freine l’exportation de produits volaillers. Ainsi, les Etats-Unis et le Canada avaient imposé un embargo sur la volaille française quand elle avait commencé à être vaccinée en 2023. La politique anti-immigration de Donald Trump, qui expulse à tour de bras une main-d’œuvre bon marché, éloigne encore davantage l’espoir de retrouver des prix normaux.

A lire aussi

L’inquiétude gagne désormais les agriculteurs américains. Beaucoup, à l’image de Rose Acre Farms, deuxième producteur d’œufs aux Etats-Unis, plaident pour que l’administration consente à les laisser vacciner leurs volailles. Mais il y a peu de chances qu’ils soient entendus. Le retrait américain de l’Organisation mondiale de la santé et la nomination d’un antivax notoire, Robert F. Kennedy Jr, au département de la Santé réduisent d’autant les chances d’un revirement de la politique américaine contre cette panzootie de grippe aviaire.

Libération

Post navigation

Leave a Comment

Schreibe einen Kommentar

Deine E-Mail-Adresse wird nicht veröffentlicht. Erforderliche Felder sind mit * markiert