Mort de Socayna à Marseille : le procès du mis en cause envisagé «avant l’été»

Mort de Socayna à Marseille : le procès du mis en cause envisagé «avant l’été»

Главная страница » Mort de Socayna à Marseille : le procès du mis en cause envisagé «avant l’été»

Le calendrier initialement posé par le parquet programmait l’ouverture de l’audience lundi. C’est finalement plutôt «avant l’été» que devrait se tenir le procès du principal suspect du meurtre de Socayna, 24 ans en septembre 2023, la défense du mis en cause ayant déposé différents recours après le bouclage, mi-février, de l’ordonnance de mise en accusation.

Le 10 septembre 2023, l’étudiante marseillaise en droit révise dans sa chambre cité Saint-Thys, dans le 10e arrondissement, quand un scooter déboule au pied des immeubles, son passager casqué déchargeant des rafales de kalachnikovs des deux côtés de la rue. L’une des balles traverse le mur de l’appartement du 3e étage, blessant gravement la jeune femme à la tête. Elle meurt deux jours plus tard à l’hôpital. Cette année-là, 49 personnes avaient trouvé la mort dans des fusillades sur fond de narcotrafic à Marseille, parmi lesquelles quatre «victimes collatérales» totalement étrangères au trafic, comme Socayna.

Il faudra cinq mois aux enquêteurs de la police judiciaire pour remonter jusqu’à un adolescent, qui vit dans la cité voisine de Château-Saint-Loup, point fort du trafic de drogue des quartiers Est de Marseille. Le jeune homme n’avait que n’avait que 15 ans et demi à l’époque des faits, mais s’était déjà largement fait remarquer par son implication dans le réseau local, que tiendrait sa famille. Pour les enquêteurs, qui s’appuient notamment sur le bornage de son téléphone à proximité le soir des faits et des conversations troublantes interceptées dans sa cellule, il serait l’auteur des tirs mortels, dans un contexte de rivalités pour la conquête de territoires. Lui nie fermement les faits, réfutant avoir été sur les lieux le soir de la fusillade.

L’instruction bouclée le 16 février, le jeune homme, actuellement en détention provisoire près de Marseille, est renvoyé pour «homicide volontaire avec préméditation». A quelques jours près – il n’avait pas 16 ans le jour des faits qui lui sont reprochés – l’adolescent comparaîtra non pas devant la cour d’assises des mineurs, mais devant le tribunal pour enfants statuant en matière criminelle. «Une première en France», avait relevé en début d’année le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone, lors de son bilan annuel de la lutte contre le narcotrafic où, une fois de plus, le rajeunissement de l’âge des tireurs mis en cause était pointé. L’adolescent, qui sera jugé à huis clos du fait de son âge, encourt jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle, l’excuse de minorité étant automatique le concernant, puisqu’il est jugé devant le tribunal pour enfants – alors qu’elle peut être levée par la cour d’assises des mineurs pour les mis en cause entre 16 et 18 ans. Le conducteur présumé du scooter, âgé de 19 ans au moment des faits, sera lui jugé séparément devant la cour d’assises. Il nie également toute participation à la fusillade.

Alors que le tribunal avait fixé au 27 mars le début du procès (forcément à huis clos, le mis en cause étant mineur), le parquet a finalement indiqué lundi que l’audience ne pourrait pas se tenir dans les délais envisagés, «en raison de l’exercice d’un recours devant la cour d’appel». La défense du jeune mis en cause a en effet déposé une requête en nullité concernant l’ordonnance de mise en accusation. La chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Aix, qui a siégé lundi, rendra sa décision début mai. L’attente douloureuse se poursuit donc pour la mère de Socayna qui, depuis le drame, a déménagé avec sa plus jeune fille pour tenter de se reconstruire. «Sa vie est suspendue, focalisée sur l’injustice qui est arrivée à sa fille, à la recherche d’un sens impossible à donner à ce qui lui est arrivé», explique son avocat, Marc-André Ceccaldi. Une fois tous les recours épuisés, l’audience pourrait se tenir courant juin, en tout cas dans un délai raisonnable, la détention provisoire d’un mineur ne pouvant excéder six mois renouvelables une fois.

Libération

Post navigation

Leave a Comment

Schreibe einen Kommentar

Deine E-Mail-Adresse wird nicht veröffentlicht. Erforderliche Felder sind mit * markiert