«L’Echappée belle» de Pamela Varela, songe d’une vie d’été

«L’Echappée belle» de Pamela Varela, songe d’une vie d’été

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Nous faire le coup de la panne est la condition paradoxale pour que l’Echappée belle se réalise. Le séjour est terminé, il faut quitter la maison de vacances, la résidence d’été, les répétitions oisives des Trois Sœurs de Tchekhov et les siestes crapuleuses de son actrice principale (Astrid Adverbe) et du metteur en scène (Miquel Escudero). Le temps est venu à la petite troupe de partir en tournée et de gagner sa croûte. Mais le van est vanné, le moteur a pété une durite. Rien à faire en attendant la dépanne, un nobliau du coin leur proposant ses services (intéressés). La troupe paye sa tournée et se paie de mots récités, élégiaques, sur l’amour, le travail, la vie et les hameçons. On chante, bâille à l’été. On vit par intermittence, on en a fait son métier.

Pourquoi faire un film plutôt qu’autre chose ? L’Echappée belle, film miniature, tentant une jolie greffe rohméro-miévillienne (ces décadrages de profil, regards hors-champ, caractéristiques d’Anne-Marie Miéville), a une qualité exceptionnelle, de ne demander rien à personne. Libre à chacun, mais libre à lui. Pamela Varela travaille au désœuvrement, à un éloge de la paresse, s’attarde un peu et filme l’effort que c’est de vivre au temps désaccordé, gauche et insouciant, des poétesses et musiciens unis en divertimento. Elle recueille l’écho que laisse la chanson, la récitation, la fête, la pluie et les baisers. La vibration dans l’espace de la campagne, du village, sous une voûte, dans le lit.

Libération

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