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Présidentielle américaine 2024
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A Dearborn, un père et son fils d’origine libanaise reprochent à la candidate démocrate son apathie sur les guerres d’Israël à Gaza et au Liban. Dans cet Etat crucial, le courroux de la communauté arabe pourrait coûter cher aux démocrates.
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«Nous sommes orphelins. Politiquement orphelins», soupire Mustapha Hammoud à une table du Jabal Coffee House. Tandis que le conseiller municipal, né de parents libanais, se désole de l’abandon par Kamala Harris des 220 000 électeurs arabes du Michigan, la salle vaste et lumineuse du très chic café de Mason Street se remplit peu à peu de la jeunesse dorée de Dearborn. Des garçons en tee-shirts de designers sont installés, des filles en gracieux hijab pastel papotent devant des carafes de café yéménite, la spécialité épicée de l’établissement, ou pianotent studieusement sur des MacBook dernier cri.
Dearborn, troisième agglomération du Michigan avec ses 110 000 habitants, berceau de l’empire Ford, siège de centres de recherche parmi les plus cotés au monde et d’un campus renommé de l’université du Michigan, est à nouveau entré dans l’histoire en devenant, selon le recensement de 2023, la première municipalité majoritairement arabe des Etats-Unis. L’élection, en 2021, d’un maire d’origine libanaise (Abdullah Hammoud, sans lien avec Mustapha), annonçait la consécration de ce havre d’intégration prospère issu d’un siècle d’exodes et de crises au Moyen-Orient et au Maghreb. C’était avant Gaza
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