Kémi Seba, l’activiste panafricain multicondamné pour haine raciale, interpellé à Paris

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L’ancien leader du groupuscule «Tribu Ka» a été déchu de sa nationalité française en juillet. Mais il dispose depuis août d’un passeport diplomatique du Niger délivré par la junte.

Connu pour ses virulentes prises de position anti-occidentales et proche de Dieudonné, Kémi Séba a été interpellé lundi à Paris, a fait savoir ce mardi 15 octobre une source proche du dossier. Le motif de l’interpellation n’a pas été précisé à ce stade. De son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, le panafricaniste béninois a été le leader de la «Tribu Ka», un groupuscule qui revendiquait son antisémitisme et prônait la séparation entre Noirs et Blancs avant d’être dissous par le gouvernement français en 2006.

Déchu de sa nationalité en juillet, le Béninois a été condamné plusieurs fois en France pour incitation à la haine raciale. En 2014, il avait déjà été arrêté puis incarcéré pour une condamnation qu’il n’avait pas exécutée.

Ces dernières années, Kémi Seb, 42 ans, a organisé ou participé à plusieurs manifestations hostiles au franc CFA en Afrique, où il a été régulièrement interpellé, expulsé ou refoulé, notamment de Côte d’Ivoire, du Sénégal et de Guinée. En France, il a été accusé en 2023 par le député Renaissance Thomas Gassilloud, alors président de la commission de la défense de l’Assemblée nationale, d’être un «relais de la propagande russe» et de servir «une puissance étrangère qui alimente le sentiment antifrançais».

En mars 2024, la préfecture du département de l’Essonne avait tenté d’interdire une de ses conférences, en raison des «troubles à l’ordre public». Dans la foulée, Kémi Séba avait publié en ligne une vidéo où il brûlait un document qu’il désignait comme étant son passeport français, alors même qu’il était visé par une procédure de déchéance de nationalité, selon France 24. Quelques mois après, le 8 juillet, le Journal Officiel a annoncé que la nationalité française lui avait été officiellement retirée.

Kémi Seba dispose depuis début août d’un passeport diplomatique du Niger délivré par la junte, en sa qualité de conseiller spécial du chef du régime militaire au pouvoir à Niamey, le général Abdourahamane Tiani. Il est également à la tête du groupe Urgences panafricanistes, «une organisation de défense des droits des noirs, géopolitico-humanitaire», fondée en 2025 et dispose d’une certaine aura sur les réseaux sociaux. Il est suivi par près d’un million et demi de personnes sur Facebook et de 250 000 sur X (ex-Twitter).

Libération

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