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Reportage
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Depuis plus de dix ans, la mairie de la ville de région parisienne affronte un bailleur «en col blanc», ancien ingénieur chez Thalès et propriétaire d’une quarantaine d’appartements, sans parvenir à s’en débarrasser. L’affaire est portée devant la Cour de cassation ce mardi 15 octobre.
Toujours un regard. Lever la tête de pas grand-chose, l’appartement était au premier étage. Un coup d’œil, sur le chemin de la gare RER, quatre années de vie ramenées à l’écume de sa mémoire. Foulematou Diaoune voit la lumière allumée. La vitre entrouverte, celle qu’elle fixait au battant avec des rubans de scotch quand le froid d’hiver pénétrait. Elle sait qu’une autre personne occupe sa chambre, et peut-être une autre après celle-ci. Elle dit que ces gens-là, qui habitent son ancien logement, lui font de la peine. «Je sais dans quels états d’âme ils sont, je sais qu’ils n’ont pas le choix de vivre là.» L’appartement se situe dans une tour du quartier Grigny 2, dans la ville de l’Essonne. Cinq pièces, cinq familles logées. Le bailleur, elle l’appelle «M. Foussier». Pour d’autres, c’est «le Thénardier de Grigny». Foulematou jure que tout le quartier le connaît, qu’il suffit de questionner un passant. Elle tend son cou : «Il profite de la situation et de la vulnérabilité des gens, des immigrés, de ceux qui travaillent au noir.»
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Ce mardi 15 octobre, la Cour de cassation examine le pourvoi du «Thénardier» dans une affaire d’habitat indigne entamée voilà plus de dix ans. Une procédure freinée par cinq reports, à l’initiative de Dominique Foussier, avant un premier jugement par le tribunal correctionnel d’Evry-Courcouronnes en novembre 2021, puis à la cour d’appel de Paris en octobre 2023, dans laquelle Foulematou est partie civile, comme quelques autres anciens loca
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