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La pochette
Avec un premier album mental et puissant, cette productrice et DJ basée à Paris affirme une forte personnalité techno. Une musique abrasive où perce aussi une certaine sensualité exprimée sur une pochette en trompe-l’œil qu’elle raconte.
Le brief
«C’est Yann Rachon qui s’occupe de la communication du label, des visuels pour les réseaux qui a eu la responsabilité du visuel. C’était la première fois qu’il s’occupait d’une pochette. J’aimais bien ce qu’il faisait et cela fait deux ans que l’on travaille ensemble main dans la main donc il connaît bien à la fois ma personnalité et mon univers. C’était plus simple de bosser avec lui. Les deux premières indications que je lui ai données ont été “charnel” et “aquatique” et il a démarré avec un outil d’intelligence artificielle.»
L’IA
«Ça m’a paru évident de travailler avec de l’IA parce que je trouve que ça correspond à ma musique qui est très digitale. On n’avait pas l’outil le plus performant du monde et on a dû créer à peu près six cents essais avant d’aboutir à celui qui nous convenait. C’était assez complexe à gérer, mais grâce à cet exercice, on est monté un peu en compétence. On est parti de mots-clés pour arriver à ce résultat entièrement réalisé par l’IA. C’est assez compliqué. Par exemple pour éviter la censure on ne voulait pas d’organes sexuels, ni que ce soit trop vulgaire, mais l’IA nous montrait quand même des tétons, donc il fallait revenir dessus. On a obtenu aussi des choses pas du tout naturelles. Même, si j’avais envie qu’on se pose la question : est-ce que ce sont vraiment des femmes ou le travail d’un ordinateur ? J’ai l’impression que c’est réussi, mais le processus a été très long. Yann possédait la maîtrise de l’outil pour manipuler l’IA et moi je le guidais. J’ai supprimé aussi des petits détails bizarres qui apparaissaient et il a finalisé ensuite avec Photoshop.»
Les corps
«La féminité est un sujet qui a toujours été présent dans ma musique. Ma première pochette, c’était une peinture assez naïve d’un vagin en rose, la deuxième, une autre peinture figurant un sein. On peut trouver qu’il y a un décalage entre l’image que j’ai choisi et ma musique que l’on qualifie souvent de froide. C’est vrai qu’elle est un peu dure et pas très joyeuse. Mais quand je vois certains artistes avec des esthétiques censées représenter la techno, soit des visuels très sombres, je pense toujours que je n’ai pas envie de ça. C’est marrant parce que chaque fois que je me produis sur scène, on me dit que ma tête ne correspond pas à ma musique. Je crois que c’est une force.»
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