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Tracasseries administratives
Le récent accord permettant aux élèves français de traverser la Manche avec une simple carte d’identité est menacé par la réforme du système d’entrée du Royaume-Uni, qui entrera en vigueur en avril 2025. Un passeport devrait désormais être nécessaire.
Les voyages scolaires outre-Manche pourraient de nouveau tourner au parcours du combattant. Le Financial Times affirme ce dimanche 27 octobre que tous les touristes européens devront, à partir du 2 avril 2025, s’enregistrer en ligne avant de se rendre en Grande-Bretagne et débourser 12 euros pour obtenir le nouveau visa anglais, l’Electronic travel authorisation (ETA, pour autorisation électronique de voyage). Un processus qui nécessite que les enfants aient un passeport.
Cette nouvelle règle serait ni plus ni moins qu’un considérable retour en arrière. Le Brexit et la pandémie de Covid-19 avaient drastiquement réduit les séjours d’écoliers européens au Royaume-Uni : l’obligation du passeport était devenue un casse-tête pour les familles et les professeurs, qui devaient anticiper leur voyage plusieurs mois à l’avance, même pour de courts séjours. Les établissements scolaires s’étaient notamment tournés vers l’Irlande, également anglophone et toujours membre de l’Union européenne.
Pour tenter de remédier à l’effondrement des réservations de groupes scolaires, un accord avait été conclu en décembre 2023 entre le Président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique de l’époque, Rishi Sunak. Il permettait aux élèves français de traverser la Manche avec une simple carte d’identité.
Inquiète du retour du passeport et des tracasseries administratives, la présidente des Entreprises du Voyage (une organisation disant représenter 1 600 entreprises), Valérie Boned, est allée jusqu’à écrire à la nouvelle ministre britannique de l’Intérieur, Yvette Cooper, le 8 octobre dernier, afin de s’assurer que l’accord pour les groupes scolaires français serait maintenu. Citée par le Financial Times, la Française réclame un éclaircissement de toute urgence, car les réservations pour les voyages du printemps prochain sont déjà en cours. «Plus vite nous parviendrons à clarifier la situation, moins l’impact sur le nombre de voyages scolaires pour 2025 sera important», a-t-elle écrit, sans avoir obtenu de réponse pour l’instant.
Renforcement des liens franco-britannique
Le quotidien financier britannique rapporte également des propos de responsables du gouvernement français, qui ont «exprimé leur inquiétude» à Londres au sujet des répercussions de l’évolution législative sur l’accord de décembre 2023, qui avait permis des «progrès majeurs» dans le renforcement des liens franco-britannique. «Nous sommes en contact étroit avec nos homologues britanniques afin que ce programme reste pleinement opérationnel», ont-ils ajouté.
Les ministres du précédent gouvernement anglais avaient pourtant laissé entendre que l’accord français pouvait être étendu à d’autres Etats membres de l’Union européenne. Cet accord avait permis une augmentation de 30 % des voyages scolaires vers le Royaume-Uni, selon les données des Entreprises du Voyage citées par le Financial Times. Une enquête menée par l’agence d’organisation de séjours linguistiques PG Trips auprès de 300 enseignants français avait aussi mis en avant le découragement de 75 % d’entre eux à organiser un voyage scolaire outre-Manche en cas d’un tel retour en arrière administratif.
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