Immigration : Bruno Retailleau en guerre contre «l’attractivité de la France»

Le ministre de l’Intérieur tente tout pour que moins de personnes migrantes ne rejoignent l’Hexagone. Aux dépens du bon sens, à la frontière du droit, et en dépit des parcours de vie souvent chaotiques des exilés.

Bruno Retailleau est un homme charmant (paraît-il). Bon client, comme disent les journalistes, le ministre de l’Intérieur sait recevoir. Depuis septembre et sa nomination, il cause beaucoup. Il a donné une consigne prioritaire aux préfets : réduire l’immigration légale et illégale. La France doit utiliser tous les moyens de droit possible pour «éloigner plus et régulariser moins» de sans-papiers. Le ministre guette également le point de départ. Il cherche dans sa besace des solutions pour empêcher les exilés de poser leurs valises dans notre joli pays. Alors, une idée ? Bruno Retailleau souhaite «mettre fin à l’attractivité de la France».

Comprendre : les personnes quittent leur terre, traversent des mers et des déserts, risquent leur vie, abandonnent leur famille et le reste pour rejoindre un pays attractif. On oublierait presque que les exilés (à part peut-être les Ukrainiens depuis la guerre déclenchée par la Russie) qui posent un pied en France ne sont pas reçus avec des fleurs à la frontière. Ils galèrent, se cachent, dorment dehors, seul ou en famille. Ahmad en témoigne. Il trime depuis son arrivée l’an passé en provenance de Kaboul, en Afghanistan. «Je savais que ça allait être dur, dit-il en regardant son traducteur. On m’avait prévenu que c’était dur en Europe mais je ne pensais pas que je serais autant rejeté.»

Poursuivre les naufragés ?

Où se trouve cette fameuse «attr