Pour que «justice se fasse» : le fils de Mehdi Ben Barka sollicite Mohammed VI et Emmanuel Macron sur la disparition de son père

Dans une lettre publiée par «Orient XXI» ce lundi 28 octobre, Bachir Ben Barka demande aux deux chefs d’Etat «de prendre les décisions nécessaires» pour élucider la disparition jamais élucidée de son père, il y a près de soixante ans.

Près de soixante ans après la disparition de son père, le fils de l’opposant marocain Mehdi Ben Barka ne renonce pas. Dans une lettre à Mohammed VI et Emmanuel Macron, celui-ci demande aux deux chefs d’Etat «de prendre les décisions nécessaires» pour élucider ce mystère jamais élucidé. Le roi du Maroc et le président français sont «en mesure de faire les gestes qui s’imposent, de prendre les décisions nécessaires pour que cette affaire sorte de l’impasse», souligne le fils aîné de Mehdi Ben Barka dans une lettre ouverte publiée ce lundi 28 octobre par le média Orient XXI.

Bachir Ben Barka évoque principalement l’exécution «des commissions rogatoires internationales au Maroc» et la levée «du secret-défense en France sur les documents détenus par les services secrets français» alors que le roi Mohammed VI a reçu aujourd’hui Emmanuel Macron pour une visite d’Etat de trois jours. «Deux nations comme le Maroc et la France se grandiraient en assumant pleinement leurs responsabilités pour que la vérité soit établie au grand jour et que justice se fasse, plaide Bachir Ben Barka dans sa lettre. Ainsi, il sera possible de tourner dignement la page.»

Figure de proue du mouvement anticolonialiste, Mehdi Ben Barka, opposant au roi Hassan II, avait été enlevé à Paris, le 29 octobre 1965, avant d’être torturé puis assassiné. L’affaire n’a jamais été totalement élucidée et son corps n’a jamais été retrouvé. Un premier procès en 1967 a permis d’établir que l’enlèvement avait été planifié par les services secrets marocains avec la complicité de policiers et de truands français. Les dix juges d’instruction successifs de la plus longue enquête jamais menée en France n’ont pas réussi à lever la chape de plomb qui entoure cette affaire d’Etat.