**Le RN, rival de la droite ?**
Depuis des années, Marine Le Pen rêve de concurrencer, diviser et remplacer la droite. Les Républicains (LR) l’ont involontairement aidée en s’absentant largement des débats budgétaires à l’Assemblée nationale.
Le Rassemblement national (RN) s’est ainsi retrouvé seul face à la gauche, une opportunité inespérée pour l’extrême droite de se poser en défenseur des valeurs libérales contre les propositions fiscales de la gauche.
**Une volte-face programmatique**
Après avoir dénoncé la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune et la “flat tax”, les députés du RN ont fait volte-face en soutenant ces mesures d’Emmanuel Macron.
Ce changement stratégique vise à séduire l’électorat libéral et entrepreneurial qui manque encore au RN. Jordan Bardella, à la tête du parti, souhaite rassembler ceux qui ont porté Nicolas Sarkozy au pouvoir en 2007, en attirant “la bourgeoisie patriote et l’élite” tout en gardant le soutien des “classes populaires”.
**Acculer la droite sur le champ régalien**
Le RN compte profiter de sa niche parlementaire du 31 octobre pour attaquer la droite sur son terrain de prédilection : la sécurité.
La première proposition de loi concerne l’abrogation de la réforme des retraites, mais elle devrait être rapidement rejetée. Le RN se concentrera donc sur deux autres promesses historiques de la droite :
* L’expulsion des étrangers coupables de délits et de crimes
* Le rétablissement des peines planchers
Ces propositions visent à mettre la droite et le gouvernement face à leurs contradictions, avec le risque pour ces derniers de laisser le RN remporter une victoire inédite.Le Monde
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