:quality(70):focal(1885x1885:1895x1895)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/V4XUPWW6J5A43I6565LB6RL2TM.jpg)
Mémoires
Article réservé aux abonnés
Le grand critique proustien, qui publie le premier tome de ses mémoires, se décrit en enfant asthmatique harcelé à l’école puis en jeune professeur, insatiable lecteur et curieux de tout.
Spécialiste de Marcel Proust né en 1936, figure intimidante du monde littéraire, Jean-Yves Tadié s’avère on ne peut plus accessible et sympathique dans le premier tome de ses mémoires. L’Autre Côté du Temps se termine en 1968. Il commence square de Padirac (XVIe arrondissement de Paris) l’automne 1939 : le père en uniforme lace ses guêtres. Quelque temps plus tard, dans le Calvados, le petit garçon se réveille un matin épouvanté, coincé sous une moustiquaire dont on s’étonne que le climat normand l’ait imposée : sa mère est partie. En fait, elle s’est absentée sans le prévenir afin d’aller voir son mari au front. «Cet enfant emprisonné, abandonné, qui appelle à l’aide, ce serait éternellement moi.»
Le frère dont il souhaite la venue naîtra en 1944. Sa mère a dû lui dire qu’un autre enfant était envisageable : «J’écrivis à mon père que ma mère attendait un bébé.» Prisonnier, le père de Jean-Yves Tadié est de retour en 1943, muni de faux papiers envoyés par sa femme. On saura peu de choses sur cet homme, drôle au bureau et sinistre à la maison. Après la guerre, il a un poste au ministère de l’Economie. Il a appris à son fils à jouer aux échecs et ils avaient en commun le goût de l’histoire, mais il s’efface dans ces pages derrière son père, l’officier de marine Ludovic Tadié, que son
Leave a Comment