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Musique
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Native des quartiers populaires de Rio de Janeiro, popularisée par la déclinaison brésilienne de «The Voice», la chanteuse sort un quatrième disque aux tonalités autobiographiques, déclinant sous tous les registres cette musique inventée par les communautés noires opprimées.
A ceux qui croient encore que la samba se résume au boucan du carnaval, à ses paillettes et tout le saint-frusquin, le nouveau disque de Karla da Silva est fortement conseillé. Avec Sotak, la native de Rio de Janeiro démontre l’extrême variété de ce qui n’est pas qu’une musique, mais bien l’autre matrice du pays qui a pour devise «Ordre et progrès». «Dans cet album, dont le titre renvoie au mot sotaque, “l’accent” en brésilien, j’ai imaginé la samba comme une langue maternelle et ses différents sous-genres comme des accents qui confluent dans le cercle de la samba.» Samba de morro, samba de caboclo, samba reggae, samba funk, bossa-nova, pagode, la chanteuse décline ainsi les multiples formes qu’a pu prendre au fil du siècle écoulé cette musique née quelque part entre les cales de la déportation et les deux principaux ports esclavagistes du pays-continent qui en furent les capitales successives, Salvador de Bahia et puis Rio de Janeiro.
C’est d’ailleurs à Madureira, un des quartiers populaires de Rio qui fut l’épicentre historique de la samba carioca, que Karla da Silva choisit de débuter cette visite, une forme de rite initiatique au cœur de l’identité brésilienne, avant de partir à 1 600 kilomètres plus au nord-est, au cœur de l’Etat de Bahia, pour interpréter une «samba de roda». Là, le rythme du tambourin pandeiro et le chœur féminin rappellent les bandes-son typiques du coin, que la compositrice parsème de délicates touches électroniques. Et de poursu
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