A Durban-Corbières, l’eau coule de nouveau après plus de 3 mois de coupures

Depuis le 15 juillet, les habitants de cette commune de l’Aude étaient privés d’eau courante pendant plus de dix heures par jour. Grâce aux récentes précipitations, les robinets ne sont plus coupés depuis mercredi 30 octobre.

Depuis 3 mois, c’était devenu une habitude. Entre 17 heures et 6 heures du matin, les habitants de la commune de Durban-Corbières (Aude) ne prenaient plus la peine d’ouvrir leur robinet. Ils se servaient plutôt de bouteilles d’eau remplies pour cuisiner et d’arrosoirs pour se doucher. Car depuis le 15 juillet, en raison du très faible niveau des nappes phréatiques dans les Pyrénées-Orientales et une partie de l’Aude, l’eau se faisait rare dans la commune. Sans précipitation pendant tout l’été, le château d’eau restait ainsi à sec, tandis que les trois sources d’eau continuaient de se tarir. Un ballet de quatre camions-citernes quotidien permettait en parallèle d’assurer un accès minimal à l’or bleu aux habitants pendant la journée.

Mais grâce aux cumuls de pluie qui se déversent sur le département depuis plusieurs jours, les vannes du réseau d’eau de ce village proche de Narbonne coulent en continu depuis mercredi. «Depuis hier, on ne coupe plus l’eau. Ce n’est pas énorme, mais c’est autant de gagné, se félicite auprès de Libé le maire de Durban-Corbières, Alain Laborde. Les cumuls pluviométrie en octobre sont de 75 millimètres, j’espère que ça va se poursuivre dans cette lancée.»

L’édile ajoute que les livraisons d’eau par camions-citernes sont également suspendues «jusqu’à lundi», le jour où il s’occupera de vérifier l’état du réservoir. «J’espère ne plus jamais devoir faire appel à des camions-citernes, ça a déjà coûté bien trop cher à la commune», ajoute-t-il. Au total, Alain Laborde a déjà dû débourser «près de 150 000 euros» pour cette opération d’appoint.

Michel Massacret, retraité et habitant du village niché au cœur des Corbières depuis des décennies, explique alors «être ravi du retour de l’eau». «Enfin». «Avec ces coupures depuis le début de l’été, on commençait vraiment à saturer», poursuit-il, tout en regrettant qu’aucune annonce officielle n’ait pour l’instant été faite par le maire. «Il y a un tout petit peu d’eau qui coule dans la rivière. Ça me fait tellement bizarre», relève de son côté une autre riveraine, Karine Labarsouque. Depuis près de 3 ans, les cailloux avaient remplacé l’eau dans le lit de la Berre.

Dans le département voisin des Pyrénées-Orientales aussi, l’Agly, à sec depuis des mois, est également redevenu un fleuve. Entre dimanche et lundi midi, de 90 mm à 150 mm d’eau se sont en effet déversées sur tout le département. Il est notamment tombé à Perpignan en quasiment 24 heures le tiers du cumul annuel de 2024, renseigne Keraunos, l’observateur français des orages, sur X. Il n’avait pas plu ainsi dans les Pyrénées-Orientales depuis l’hiver 2022, précise Météo France.