Lissage brésilien : alerte sur la toxicité des produits capillaires, quatre cas d’insuffisance rénale aiguë entre janvier et août 2024

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L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) prévient ce mercredi 16 octobre qu’un ingrédient, l’acide glyoxylique, présent dans les produits cosmétiques et «potentiellement toxique» pourrait provoquer des problèmes rénaux.

L’Autorité nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) déconseille fortement d’utiliser les produits capillaires dits de «lissage brésilien», dans une publication ce mercredi 16 octobre. Le lissage brésilien est une méthode répandue pour détendre les cheveux pendant plusieurs mois. Le principal ingrédient contenu dans ces produits est l’acide glyoxylique, une substance chimique à la propriété lissante. Dans son rapport, l’Anses le considère «potentiellement toxique» et le soupçonne d’être responsable d’insuffisance rénale aiguë.

Ces derniers mois, «quatre cas d’insuffisance rénale aiguë, en lien avec l’utilisation de différents produits capillaires contenant de l’acide glyoxylique», ont été identifiés en France par l’agence sanitaire. «Trois personnes intoxiquées entre janvier et août 2024 ont guéri suite à un traitement» et «la dernière personne est toujours hospitalisée». Ces cas sont survenus après application d’un produit lissant dans un salon de coiffure, l’Anses a alors lancé une expertise de la toxicité de l’acide glyoxylique. Lorsque l’acide glyoxylique «passe dans le sang par le cuir chevelu», il peut «se transformer en cristaux d’oxalate» de calcium, forme entre autres des calculs calciques, et cause ainsi des dommages rénaux, a expliqué le docteur Juliette Bloch, directrice des alertes et des vigilances sanitaires à l’Anses.

«Il est très probable que d’autres cas soient passés sous les radars : parfois, la personne va aller boire et les cristaux vont s’éliminer, cela passera donc inaperçu. Et même s’il y a eu des insuffisances rénales diagnostiquées dans les heures qui suivent, la personne peut ne pas faire le lien», a-t-elle poursuivi, martelant que «l’intérêt de notre alerte est que les gens y pensent». Déjà en juin 2024, l’Académie de médecine avait recommandé, au vu d’articles scientifiques, de «diffuser des messages d’alerte et d’information auprès des professionnels de santé, des salons de coiffure et des commerces de produits cosmétiques».

Par précaution, la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) et le ministère de la Santé déconseillent aux salons de coiffure et aux particuliers d’utiliser ces produits et aux commerces de produits cosmétiques de les vendre, en attendant les conclusions de l’expertise de l’Anses fin 2024. Suivant ses résultats, l’autorité sanitaire pourrait proposer une évolution des règles européennes encadrant l’usage de la substance, «pas restreinte aujourd’hui dans les produits cosmétiques».

D’autant plus que des pathologies similaires ont été identifiées dans d’autres pays. «Une vingtaine de cas ont été rapportés en Israël ces dernières années, la même chose que ce qui a été observé en France […] et un en Suisse», a indiqué Sandrine Charles, cheffe de projet des produits cosmétiques à l’Anses. En cas de signes d’insuffisance rénale – douleurs abdominales ou lombaires, nausées et /ou vomissements – quelques heures après application d’un produit capillaire contenant de l’acide glyoxylique, il faut «consulter rapidement un médecin ou appeler un centre antipoison» en mentionnant cette utilisation, prévient l’Anses.

Libération

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