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Surtourisme
La capitale tchèque tente de changer d’image et de repousser les visiteurs les moins désirables. Son conseil municipal a voté ce lundi 14 octobre l’interdiction des «barathons» organisés par des agences de voyage.
S’il est une ville dont l’âme a été noyée par les dizaines de milliers de milliards de litres de bière bus par les touristes venus se pinter pour des prix dérisoires, c’est bien Prague. Depuis l’explosion des vols à bas coûts de Ryanair et autres compagnies low-cost, la capitale tchèque est devenue l’un des symboles du surtourisme, une cité historique passée de joyau d’Europe de l’Est ayant survécu aux guerres et à la dictature communiste à un paradis d’Airbnb et de bars cheap désormais invivables dans le centre-ville pour ses habitants.
Face à cela, les autorités tentent d’agir (un peu). La tournée des bars de Prague organisée la nuit par des agences de voyage, c’est fini : la capitale tchèque, soucieuse de préserver les riverains des excès accompagnant ces virées nocturnes, appréciées notamment de la clientèle britannique, a décidé ce lundi 14 octobre de les interdire, de 22 heures à 6 heures du matin. Son conseil municipal a voté en ce sens.
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Pour Jiri Pospisil, membre du conseil municipal, Prague est «à la recherche d’un touriste plus cultivé, plus riche […] et non pas d’un touriste qui vient pour une courte période uniquement pour s’enivrer.» Vaclav Starek, directeur de l’association tchèque des hôtels et restaurants, salue la décision : «Personne ne se verra interdire d’aller dans un pub mais ces tournées organisées tous les soirs […] ne sont pas nécessaires.»
La capitale tchèque, qui compte 1,3 million d’habitants, est depuis longtemps une destination populaire pour des enterrements de vie de garçon, souvent bruyants. Ses bars servent des pintes à des prix imbattables, parfois moins chères que l’eau. Tout comme Cracovie, ville du sud de la Pologne, prise d’assaut par une marée incessante de visiteurs ivres au point que certains habitants ont porté plainte contre la mairie.
La mesure prise permettra peut-être de baisser, un peu, la consommation moyenne de litres de bière par habitant (128 par an, un record mondial). Mais, sans vouloir donner le cafard aux riverains lassés, il est trop tôt pour parler d’une véritable métamorphose.
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