Billet
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Le roi Felipe VI, qui tente depuis son arrivée sur le trône de faire preuve d’exemplarité, a voulu saluer les victimes des terribles inondations dans la région de Valence et s’est retrouvé aux prises avec une foule endeuillée et folle d’une rage désespérée.
Depuis qu’en juin 2014 son père, Juan Carlos, a abdiqué en sa faveur afin de redorer le blason d’une monarchie tachée par ses propres turpitudes, le nouveau chef de l’Etat ne s’est jamais consacré à autre chose qu’à tenter d’être exemplaire. «Exemplaire et proche des gens», deux mantras qui abondent dans ses discours. Alors que l’Espagne, en première ligne du changement climatique, vit sa pire catastrophe naturelle, Felipe VI, 56 ans, a voulu en faire la preuve physiquement. Le mardi 29 octobre, lorsque le déluge s’abat sur la côte valencienne, il est photographié en treillis aux Canaries pour des opérations militaires. Ni une ni deux, il lui fallait être en contact avec ses compatriotes en souffrance et le prouver. Et quitte à y aller, autant aller au charbon, là où les crues dantesques ont fait le plus de victimes (au minimum soixante) et de dégâts matériels, à Paiporta, une banlieue de 29 000 habitants au sud de Valence devenue le cœur de la tragédie, la «zona cero».
Une masse humaine rougie de peine, de larmes et de douleurs
Le monarque n’a pas eu froid aux yeux. Il apparaît d’ordinaire lointain, mesuré, tout en contenance héraldique, en uniforme truffé de galons, entouré de sa garde royale. Cette fois-ci, rien de tout cela : dimanche, il fait irruption en civil, parka et pantalon de toile, la barbe blanch
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