«Goldfingers» de Sonia Rubinsky, strass et palette

La pianiste brésilienne, qui se produit très rarement à Paris, interprètera vendredi 7 novembre son dernier CD en hommage aux poètes oubliés du clavier.

Faut-il encore présenter Sonia Rubinsky ? On a épuisé tous les superlatifs à son sujet mais l’on s’en voudrait de ne pas signaler l’une de ses rares apparitions parisiennes en concert, ainsi que la sortie française de son CD Goldfingers, hommage à l’âge d’or du piano, chroniqué en 2021 dans ces colonnes. Surtout à l’heure où le Mozart désinvolte et insipide de Khatia Buniatishvili caracole en tête des ventes, talonné par le Bach, qui ne vaut guère mieux, d’Alexandre Tharaud. Ce qui distingue la Brésilienne de tant de pianistes prometteurs à leurs débuts, devenus des caricatures, c’est qu’elle est plus qu’une pianiste : une musicienne qui sait faire entendre ce que les chefs-d’œuvre d’un autre âge ont encore à nous dire sur l’humanité et sur la vie.

Il y a trente-cinq ans, alors que le processus de mécanisation de la musique populaire était largement engagé, le catalogue infini de nuances dynamiques que Sonia Rubinsky déploya dans ses enregistrements des Estampes de Debussy et de deux des Vingt Regards sur l’Enfant-Jésus de Messiaen nous parurent surnaturels. Sa palette de coloris, non moins extraordinaire, lui a permis depuis de caractériser, avec autant de probité que de raffinement, des co