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Chronique «Ré/Jouissances»
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Hésitation entre refuser la société sirupeuse qui caramélise notre inventivité et s’inquiéter du durcissement poivré des comportements virulents.
Ceci est une réflexion sortie d’une citrouille ventrue. A voir des hordes de mioches braillards déguisés en vampires sanguinolents aller rançonner le bon peuple vieillissant et lui extorquer bonbons gluants et chocolats mafflus, je me suis souvenu d’une chanson cacochyme d’Alain Souchon. Il susurrait : «On est foutu, on mange trop.» J’ai transformé ça illico en : «On est foutu, on sucre trop». Comme j’ai le complotisme modéré et le décolonialisme anémié, je n’ai pas glissé jusqu’au : «On est foutu, on s’est trop sucré». Car désormais, je me dispense d’entonner le refrain des rageux qui se régalent d’écraser l’Occident obèse sous le surpoids de sa culpabilité réelle, supposée ou, qui sait, exagérée.
Je pourrais continuer à chuchoter avec Souchon : «Nous v’là jolis, nous v’là beaux / Tout empâtés patauds par les pâtés, les gâteaux / Nous v’là beaux, nous v’là jolis / Ankylosés soumis sous les kilos de calories.» Et je déplorerais la sous-ventrière relâchée des hidalgos flétris et le flingue flageolant des guérilleros revenus de toutes les révolutions et confits dans leur confort cannibale. Mais j’hésite à rejoindre le camp du «tout fout le camp» tant je ne suis pas certain que cela soit mieux là où on crève la dalle.
Le fléau de la balance de mes arguments oscille
J’hésite d’autant plus que la tendance s’inverse et que l’hygiénisme ambiant en est rendu à traquer les produits déviants le long des linéaires des supermarchés. Je vous vois, chers consommateurs suspicieux, vous balader armés de votre application Yuka
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