Harris, Trump, ni l’un ni l’autre : douze voix de la présidentielle américaine

Six femmes, six hommes. Onze citoyens et une résidente permanente. Ils vivent en Arizona, dans le Michigan, en Pennsylvanie, au Texas, en Caroline du Nord ou à Hawaï. Leurs témoignages, recueillis au fil de la campagne, et en particulier ces dernières semaines, offrent une fenêtre subjective sur leur vision du pays, les causes qui les animent et les conditions du choix qui s’offre ce mardi aux Américains.

«Je ne peux tout simplement pas soutenir un escroc»

Scott Minier, 62 ans, ancien shérif à Brazil (Indiana)

«Je m’intéresse à la politique depuis l’âge de 12 ans et c’est sans aucun doute l’élection la plus importante de ma vie. Je suis républicain depuis toujours, j’ai voté pour Trump une fois, en 2016, mais sa mauvaise gestion du Covid m’a révolté. C’est un imposteur, un tricheur, un voleur, un violeur. Je ne peux tout simplement pas soutenir un escroc, cela va à l’encontre de ce que j’ai défendu toute ma vie au sein des forces de l’ordre.

«Je ne sais pas si le monde mesure à quel point l’expérience démocratique américaine est fragile. Aujourd’hui, il s’agit de choisir entre la poursuite de notre démocratie, certes imparfaite mais source de progrès, et le retour au racisme, à l’élitisme, à une forme de l’oligarchie voire de dictature. Le danger existe. Il suffit de se souvenir de l’assaut du Capitole, qui m’a profondément marqué car des dizaines de policiers ont été blessées, certains sont morts des suites de cette a