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Indignation
Le Premier ministre regrette une politique détruisant des emplois de la part des deux groupes. Il appelle à ce que Michelin et Auchan travaillent avec le tissu local pour accompagner les salariés dont le poste est menacé.
Michel Barnier veut des explications. Surtout, le Premier ministre veut «savoir» ce qu’Auchan et Michelin ont fait «de l’argent public qu’on leur a donné», alors que les deux groupes prévoient de fermer plusieurs sites avec des milliers d’emplois menacés. «Je ne suis pas fier […] d’une politique qui détruirait des emplois, jamais», a souligné le chef du gouvernement devant l’Assemblée nationale ce mardi 5 novembre. Ce qu’est devenu cet argent public, «je veux le savoir, a insisté Michel Barnier. Et donc nous allons poser des questions et nous verrons si cet argent a été bien ou mal utilisé pour en tirer les leçons».
Des propos auxquels les deux groupes n’ont pas tardé à réagir. Contacté par l’AFP, Auchan rétorque que «la réduction de charges annuelle de 83 millions accordée au titre du CICE entre 2013 et 2018 a été intégralement utilisée pour les objectifs ciblés par ce dispositif», notamment la redistribution «du pouvoir d’achat à ses collaborateurs».
De son côté, Michelin rappelle ne plus toucher le CICE, transformé en 2019 en baisse durable de cotisations sociales. Le fabricant de pneumatiques indique aussi avoir reçu 42 millions d’euros de l’Etat en 2023, essentiellement par le biais du Crédit d’impôt recherche, qu’elle juge «très important» pour «rendre les chercheurs compétitifs».
«Nous devons créer ou recréer de l’emploi industriel»
Le Premier ministre se place «en désaccord» avec la décision du groupe automobile Michelin de fermer ses sites de Vannes (Morbihan) et Cholet (Maine-et-Loire), où travaillent au total 1 254 salariés. Il a indiqué avoir rencontré son PDG, Florent Menegaux, «il y a quelques jours». Le distributeur Auchan prévoit quant à lui de supprimer 2 389 emplois via notamment la fermeture d’une dizaine de magasins, pour tenter de se relancer après plusieurs exercices compliqués.
Michel Barnier souhaite que ces groupes puissent «travailler avec le tissu local, les élus locaux […], les syndicats, le patronat local, les chambres de commerce» pour «mettre […] ensemble tous les outils dont nous disposons pour accompagner individuellement chacun des salariés et accompagner ces territoires dans la possibilité de reconversion».
«Nous devons créer ou recréer de l’emploi industriel, comme maintenir l’emploi agricole dans notre pays», a encore martelé le chef du gouvernement, en évoquant la création début 2025 d’un «livret d’épargne industriel», ainsi que des «réponses européennes» avec «moins de naïveté» face à la concurrence étrangère «pas toujours loyale».
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