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Disparition
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Marqué par une enfance dominée par la figure de sa mère souffrant de paranoïa, le plasticien et écrivain français s’est sauvé avec la manipulation obsessionnelle d’images trouvées dans les films. Il est mort au début du mois.
Malaxer l’image cinématographique pour en extraire l’inquiétante étrangeté, flirter avec la fugacité des films pour en tirer la vie, mettre le spectateur sur la piste de nouvelles intrigues, tel était le projet d’Eric Rondepierre, artiste discret, inhumé mercredi 13 novembre au Père-Lachaise et mort d’un cancer samedi 2 novembre. Aussi acteur et écrivain, Eric Rondepierre n’était pas un photographe au sens classique du terme. Il était plutôt un homme d’image, un archéologue de la pellicule puisque sa méthode consistait en des «reprises de vues», des photogrammes de films d’archives, de longs-métrages de fiction, de films muets ou pornographiques… Dans ses mains, la photographie était un simple instrument de reproduction de documents existants et c’était déjà énorme, vu le corpus qui s’offrait à lui.
Explorateur des «angles morts» du cinéma – c’était son expression –, il retravaillait ensuite ce matériau, le réagençait, le dépliait, l’agrandissait, se focalisait sur les tâches, les accidents de bobine sans pour autant retoucher les images… Il aimait «prendre le cinéma à rebrousse-poil» comme il l’expliquait à Libération en 2003. Son œuvre, conceptuelle, questionne à la fois la photographie, le cinéma, la mémoire et la fonction des images. «C’était un homme d’une grande perspicacité, plein de tendresse et d’esprit d’analyse. C’était surtout
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