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Deux nouveaux portraits qui entrent en bonne place dans la galerie des horreurs de la nouvelle administration Trump. Après celle de Howard Lutnick un peu plus tôt dans la journée, le président républicain élu a annoncé mardi 19 novembre au soir deux nouvelles nominations surprenantes, puisant parmi les plus fidèles au sein de sa garde rapprochée : l’ancienne patronne de la fédération de catch WWE, Linda McMahon, deviendra ministre de l’Education, tandis que le médiatique chirurgien Dr Mehmet Oz occupera un poste clé dans la Santé.
«En tant que ministre de l’Education, Linda se battra sans relâche» pour offrir plus de liberté d’enseignement à chaque Etat américain et «donner aux parents les moyens de prendre les meilleures décisions en matière d’éducation pour leur famille», a déclaré Donald Trump dans un communiqué. «Nous allons RENDRE L’EDUCATION AUX ETATS et Linda sera le fer de lance de cet effort», a promis Donald Trump. Le sujet de l’éducation divise particulièrement les Etats américains entre ceux dirigés par les démocrates et ceux tenus par les plus conservateurs, ces derniers s’opposant farouchement aux questions liées aux droits des femmes, des minorités ou encore des communautés LGBT +.
Décryptage
Femme d’affaires de 76 ans, Linda McMahon avait été entre 2017 et 2019 ministre chargée des petites entreprises lors du premier mandat du républicain. Elle fait partie de sa garde rapprochée, étant l’une des co-dirigeantes de l’équipe de transition du pouvoir. Celui-ci a été nommé lundi secrétaire au Commerce. N’hésitant pas à parler de Donald Trump comme d’ «un ami», Linda McMahon est une donatrice importante du Parti républicain, apportant dès 2016 un soutien financier à la candidature de Donald Trump, d’abord pour sa primaire puis dans la course à la Maison Blanche.
Elle est mariée à Vince McMahon, l’héritier de la WWE, un empire du catch fondé dans les années 1950. Linda McMahon en deviendra la présidente en 1993 et la directrice générale en 1997, avant de démissionner en 2009 pour tenter sa chance en politique. Son mari restera à la tête de l’entreprise jusqu’en janvier dernier, finalement poussé à la démission après le dépôt par une ancienne employée d’une plainte contre lui pour agressions sexuelles.
Talk-show, hydroxychloroquine et assurance maladie
Dans le même temps, Donald Trump a annoncé avoir choisi le docteur Mehmet Oz pour diriger les Centers for Medicare and Medicaid Services (CMS). Le chirurgien star, qui a longtemps disposé de son propre talk-show à grande audience, défenseur de l’hydroxychloroquine sur Fox News et richissime ami de longue date du futur chef de l’Etat, se retrouvera à la tête d’une agence majeure aux Etats-Unis dont le budget annuel atteint 2 600 milliards de dollars (environ 2 400 milliards d’euros).
Donald Trump, qui avait déjà soutenu la candidature infructueuse de Mehmet Oz au Sénat en 2022, a précisé qu’il travaillera en étroite collaboration avec Robert F. Kennedy Jr, qui vient d’être à la tête de l’équivalent ministère de la Santé. Dans un message publié sur le réseau social X – de son camarade au gouvernement Elon Musk, le docteur Oz a affirmé qu’il était impatient de «servir [son] pays pour rendre l’Amérique à nouveau en bonne santé sous la direction de» Robet F. Kennedy Jr.
Selon leur futur président, ce duo aura pour mission de s’attaquer au «complexe industriel des maladies chroniques» et de lutter contre les pathologies persistantes, ainsi que contre le gaspillage et les fraudes. «Notre système de santé dysfonctionnel nuit aux Américains ordinaires et écrase le budget de notre pays», a estimé Donald Trump dans un communiqué.
Décryptage
Adoubé dans les années 2000 par la papesse de la télévision américaine Oprah Winfrey, qui l’avait invité comme expert sur son plateau, il a eu sa propre émission durant plus de dix ans, le «Dr. Oz Show», qui a fait de lui une célébrité. Ce fils d’immigrés turcs a même son étoile sur le célèbre «Walk of Fame» à Hollywood.
Mais ses recommandations santé, parfois ponctuées de qualificatifs comme «magique» ou «miracle», lui ont valu les critiques de confrères. Pendant la pandémie de Covid-19, le docteur Oz est devenu une figure récurrente des plateaux de la chaine conservatrice Fox News, sur lesquels il défendait notamment l’hydroxychloroquine, également soutenue par Donald Trump. Le chirurgien s’en est aussi pris aux politiques sanitaires de l’administration Biden, notamment l’obligation du port du masque, les accusant de ne pas reposer sur des données scientifiques fiables.
En 2020, dans une tribune publiée par Forbes puis dans son émission télé, le soignant s’était prononcé pour l’extension des complémentaires santé. Suite à cet engagement, les actions en bourse des principaux assureurs santé américains avaient notablement augmenté.
Les Centers for Medicare and Medicaid Services (CMS) bientôt dirigés par Mehmet Oz gèrent notamment les programmes fédéraux d’assurance maladie Medicare – pour les personnes âgées et handicapées – et Medicaid – pour celles à faible revenu, couvrant plus de 140 millions d’Américains. Ils interviennent aussi dans l’Obamacare, l’assurance santé universelle. Donald Trump a par le passé tenté de faire abroger cette loi, mais affirme désormais vouloir uniquement la réformer.
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