Encourageons la troisième révolution industrielle !

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Financer des projets «verts», accompagner les entreprises, soutenir les acteurs locaux dans leurs efforts de transition, c’est possible et c’est indispensable, assure Pascal Pouyet, directeur général du groupe Crédit coopératif.

La région des Hauts-de-France est aujourd’hui en première ligne dans la transition écologique. Elle s’est emparée du sujet pour redynamiser son territoire. Mais pas à n’importe quel prix ! Dans cette région, la réindustrialisation, et plus généralement, l’économie vit, à présent, au rythme de la décarbonation. De nouvelles activités industrielles voient le jour : ferme solaire, biométhanisation…

Dans cette «troisième révolution industrielle» pensée par l’économiste américain Jeremy Rifkin, décarbonation et énergies renouvelables vont de concert pour une économie durable.

Et elle porte un nom : «Rev3» pour «troisième révolution industrielle en Hauts-de-France». Or, Rev3 n’est pas un vœu pieux : quand pouvoirs publics, entreprises et banques s’y attellent, c’est une réalité.

Créations d’emploi, nouvelles offres de formation proposées, occasion de réinsertion pour des personnes éloignées du monde du travail… oui, cette révolution est aussi sociale ! En 2023, 4 139 emplois se sont créés dans les Hauts-de-France grâce à des investissements industriels estampillés «Rev3». C’est une augmentation de 50 % par rapport à 2022. Du concret !

Financer des projets «verts», accompagner les entreprises, soutenir les acteurs locaux dans leurs efforts de transition, autrement dit faire bouger les lignes, c’est possible et c’est indispensable. Passage à des pratiques industrielles plus écologiques, technologies plus propres, processus de production éco-efficaces : le champ d’action est vaste pour ce territoire. Un territoire où les entreprises (dont les banques) agissent pour concrétiser la décarbonation et soutiennent le dynamisme économique de leur région.

C’est un fait, la finance peut faire évoluer les choses dans le bon sens et contribuer aux changements sociétaux. Les banques ont pour rôle d’engager entreprises et particuliers à participer à la construction d’une société bas carbone. Oui, particuliers et entreprises peuvent agir à leur niveau en optant pour des produits bancaires tracés. En 2023, 95 projets Rev3 ont été financés par le livret Rev3 créé par le Crédit coopératif, la région Hauts-de-France et sa Chambre de commerce et d’industrie (CCI), grâce aux 72 millions d’épargne des citoyens et entreprises ayant choisi de soutenir la région.

L’épargne tracée consiste à faire circuler l’argent des clients au service de projets ancrés dans les territoires. Cela permet de financer des projets d’inclusion, à valeur environnementale ou soutenir l’économie sociale et solidaire. Leur argent va où ils le souhaitent. Quant aux banques, elles doivent faire preuve d’exemplarité et réduire le bilan carbone des financements. Ainsi, le bilan carbone de nos financements est quatre fois moins important que celui constaté dans notre secteur. Une raison à cela : l’intégration des enjeux climatiques dans le choix de nos financements.

Un euro investi dans la transition écologique, c’est, d’ici 2030, entre 0,7 et 2 euros de bénéfices pour les entreprises du territoire. Il est sans conteste de notre responsabilité de soutenir ce type de modèle dans tous les territoires.

Libération

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