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Mobilisation
Alors que la mobilisation «apparaît en baisse» à l’échelle nationale selon les autorités, la Coordination rurale bloque le port de Bordeaux depuis mercredi soir. En parallèle, Annie Genevard est attendue dans une exploitation au nord-est de Béthune, dans le Pas-de-Calais, pour son premier déplacement officiel.
Le blocage était prévu pour la nuit a minima, il est toujours en cours. A Bordeaux, la Coordination rurale obstrue depuis mercredi soir les accès au port de commerce de Bordeaux et des centrales d’achat de la grande distribution. Des supermarchés étaient également visés. «C’est dans ces ports que l’on importe des céréales qui ne sont pas soumises aux mêmes normes que les nôtres, et c’est quelque chose que l’on veut dénoncer», expliquait Karine Duc, coprésidente du syndicat.
Le même jour, plusieurs dizaines de tracteurs et remorques de la CR du Lot-et-Garonne ont déversé de grandes quantités de pneus et de déchets sur les routes donnant accès aux installations portuaires. Plus tôt, la CR avait levé son barrage de l’autoroute A9 reliant l’Espagne à la France qu’elle avait installé la veille. Ailleurs, des agriculteurs ont notamment bloqué la préfecture de Charleville-Mézières dans les Ardennes et une autoroute dans la Nièvre, selon les autorités. Mais la mobilisation semble désormais surtout se circonscrire aux actions des bonnets jaunes de la CR, notamment dans le Sud-Ouest, fief du syndicat concurrent du tandem FNSEA-Jeunes agriculteurs.
Alors que les autorités estiment que «la mobilisation apparaît en baisse» à l’échelle du pays par rapport au début de la semaine, la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a dénoncé ces modes d’action dans la soirée : «On ne peut pas accepter qu’il y ait des débordements. […] On a fixé le cadre qui n’exclut pas le dialogue, qui n’exclut pas la protestation, parce qu’elle est légitime.» Dimanche, son collègue de l’Intérieur, Bruno Retailleau, avait évoqué une «tolérance zéro» en cas de «blocage durable».
Première sortie pour la ministre
La ministre est justement attendue en milieu de matinée dans une exploitation à 10 km au nord-est de Béthune, dans le Pas-de-Calais, et prévoit de s’y entretenir avec des agriculteurs, selon son cabinet. Elle se rendra ensuite dans un établissement d’enseignement agricole d’Arras. Mercredi soir, la ministre a redit l’opposition du gouvernement à l’accord Mercosur, et sa volonté de réunir une «minorité de blocage» – au moins quatre pays, suffisamment peuplés pour empêcher les partisans de l’accord d’atteindre la barre de 65 % de la population – au sein de l’UE pour l’empêcher. Un effort aux résultats incertains, tandis qu’un débat à ce sujet va se tenir à l’Assemblée nationale mardi 26 novembre. «Personne ne peut dire aujourd’hui qu’il n’y a pas de minorité de blocage. On y travaille ardemment», a promis Genevard sur BFMTV : «On va faire tout ce qu’on peut pour empêcher cet accord qui est mauvais.»
Ce nouvel épisode de manifestations agricoles intervient à quelques semaines d’élections professionnelles, qui se dérouleront en janvier 2025. La CR, deuxième syndicat du secteur aux méthodes particulièrement démonstratives, compte à cette occasion briser l’hégémonie de l’alliance majoritaire FNSEA-JA. Ces deux syndicats frères avaient prévenu qu’ils se mobiliseraient jusqu’à la mi-décembre contre l’accord commercial avec des pays du Mercosur, contre les normes selon eux excessives et pour un meilleur revenu.
Troisième syndicat représentatif, la Confédération paysanne a aussi organisé des actions pour dénoncer tous les traités de libre-échange. Le président de la FNSEA Arnaud Rousseau a annoncé mercredi que les prochaines manifestations emmenées par ses membres auraient lieu la semaine prochaine, «mardi, mercredi et jeudi», «pour dénoncer les entraves à l’agriculture».
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