Tchad : pour Succès Masra, « l’attitude de la France constitue un frein dans notre processus démocratique »

Tchad : pour Succès Masra, « l’attitude de la France constitue un frein dans notre processus démocratique »

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Dans un entretien avec l’AFP, l’opposant Succès Masra, qui boycottera les élections législatives et communales du 29 décembre au Tchad, dénonce une “mascarade” et accuse Paris de “freiner” le processus démocratique en soutenant le président Mahamat Idriss Déby.

“Personne n’a voulu tirer les leçons de la présidentielle, qui était déjà un vol en règle, et on se dirige vers un bis repetita pour ces élections”, dénonce l’ex-premier ministre et candidat malheureux à la magistrature suprême.

“On se retrouve avec un camp face à lui-même”, dit-il, puisque le Mouvement patriotique du salut (MPS), du président Déby, affronte ses alliés de la coalition Tchad uni, qui avaient soutenu son élection.

M. Masra dénonce également le nouveau découpage électoral décidé mi-août, qui consiste à “réduire le poids électoral des provinces les plus peuplées pour favoriser les moins peuplées”.

De passage à Paris, il a rencontré des conseillers du président Emmanuel Macron pour leur faire “passer un message” : “L’attitude de la France constitue un frein dans notre processus démocratique.” En cause, l’empressement de Paris à féliciter le fils Déby après l’annonce de sa victoire en mai.

Soutien sans faille

Les autorités françaises ont souvent été critiquées pour leur soutien sans faille au maréchal Idriss Déby Itno, qui a dirigé le Tchad pendant plus de trente ans avant d’être tué par des rebelles.

Emmanuel Macron avait alors aussitôt adoubé “Kaka”, comme les Tchadiens surnomment son fils, désigné par une junte pour lui succéder.

Le ministre français des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, se rendra d’ailleurs le 27 novembre à N’Djamena, où Paris entretient plusieurs centaines de soldats et trois bases militaires.

Pour Succès Masra, “c’est une grosse erreur que de privilégier la prétendue stabilité politique et institutionnelle en aidant ‘l’homme fort’ à se maintenir au pouvoir” et en faisant fi de la répression sanglante et répétée qui vise l’opposition et les militants des droits humains depuis trois ans.

N’Djamena a récemment renforcé sa coopération avec la Russie, notamment pour les achats d’équipements militaires, et s’est rapproché des Emirats arabes unis.

“Avec cette logique, c’est le plus armé qui gagne. Sauf que ça ne résout rien si ces dirigeants n’ont pas de légitimité démocratique et sont contestés jusque dans leurs propres rangs”, affirme M. Masra.

Le Monde

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