La voiture de fonction, symbole de statut social, cède le pas au “vélotaf”, contraction de “vélo” et “taf” (abréviation de “travail à faire”). En 2023, 500 000 personnes se rendaient au travail à vélo, selon la Fédération française des usagers de la bicyclette (FUB).
Signe de la popularité de cette pratique : l’émergence du vélo de fonction.
“On estime à 20 000 le nombre de vélos de fonctions en France“, explique Arthur de Jerphanion, directeur de Tandem, une marque française fondée en 2021. “Entre 2022 et 2024, on a multiplié par cinq la taille de notre flotte.” L’entreprise, qui vise un chiffre d’affaires de 21 millions d’euros en 2027 (six fois plus qu’en 2024), équipe 2 500 salariés.
Preuve de l’intérêt croissant des salariés et des entreprises, la FUB enregistre “entre 3 et 4 fois plus d’inscriptions au label “employyeur pro-vélo” qu’avant l’été 2023“, souligne Louis Duthoit, chargé du label pour la fédération. De Strasbourg à Toulouse, en passant par Grenoble, déjà 250 sites sont labellisés. “Ce sera le double d’ici à la fin de l’année, et on espère atteindre les 1 000 fin 2025.“
“Un contexte favorable”
Multiplication des zones à trafic limité (ZTL), 120 kilomètres de nouveaux aménagements en Ile-de-France pour la seule année olympique… “Le contexte est clairement favorable“, estime Louis Duthoit. À cela s’ajoute une carotte fiscale pour les entreprises. Depuis le 1er janvier 2019, une réduction d’impôt sur les sociétés de 25 % des frais engagés s’applique à celles qui proposent des flottes de vélos à leurs salariés. L’employeur doit prendre en charge 70 % au minimum du loyer ou du prix d’achat.
Exemple chez Tandem : le collaborateur peut s’équiper d’un vélo de fonction pour 30 euros par mois en moyenne. Un prix comprenant la livraison, les services après-vente (réparation et entretien), les accessoires, la formation et une assurance contre le vol.
Un coup de pouce alors qu’une directive presse les entreprises à réduire leurs émissions de CO2 et à publier à partir de janvier 2025 un rapport sur leur politique en matière de transition écologique. “Quand nous avons calculé notre bilan carbone, nous nous sommes rendu compte que les trajets domicile-travail [ils représentent 13 % des gaz à effet de serre des transports d’après l’Insee] constituaient un axe d’amélioration où nous pouvions réduire notre impact de manière directe“, explique Caroline d’Hérouville, coordinatrice RSE et manageuse RH chez ODDO BHF.
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