:quality(70):focal(3992x2535:4002x2545)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/VRDFE5IEE5AVDLGLFVCY6HRGOY.jpg)
Critique
Article réservé aux abonnés
Le film le plus désinvolte du cinéaste en comédie leste et farce punk ressort en salles avec ses personnages immoraux de jeunes baby-sitters dessalées devenues maîtresses d’un homme adultère.
Le cinéma punk d’Alan Clarke ne croyait pas en l’homme. En la femme, guère plus, même si son monde dur, teigneux, désespéré, est essentiellement un monde de mecs, de classes, d’hyperviolence : laissés-pour-compte en centre de redressement (Scum), skinheads solitaires (Made in Britain), ou hooligans «sophistiqués» (The Firm). La lie de la terre, filmée à froid. S’il avait cru dans les femmes – problème : son œuvre s’est construit en cauchemar éveillé du thatchérisme –, il n’aurait pas changé la fin de Rita, Sue and Bob Too ! telle que l’avait écrite Andrea Dunbar, la dramaturge météorite (morte à 29 ans d’une hémorragie cérébrale dans le pub visible au début du film, situé dans une cité ouvrière du West Yorkshire), qui avait fait de sa vie le sujet de son œuvre brève. Elle déclara sa déception : «Dans la pièce, Rita finit par avoir un bébé et épouser Bob. Son amitié avec Sue est brisée. La mère de Sue et l’ex-femme de Bob se rapprochent solidairement, la première déclarant : “Tous les gars te la font à l’envers un jour ou l’autre. Fais qu’ils acceptent tes conditions et qu’ils s’y tiennent. Ne les laisse pas t’embrouiller.”»
Outrages revendiqués
Ce film de 1987 est une rareté, comme toute l’œuvre de Clarke, interrompue elle aussi
Leave a Comment