Hicham Alaoui : “Les transitions démocratiques sont incontournables”

Hicham Alaoui, enseignant à l’université de Californie à Berkeley, publie “Islam et démocratie. Comment changer la face du monde arabe” (Le Cherche-Midi). Il analyse les trajectoires contrastées de démocratisation dans l’aire arabo-musulmane.
Échec des révolutions arabes en Égypte et en Tunisie ?
Pour réussir, une transition vers la démocratie doit reposer sur un pacte entre forces politiques rivales. En Égypte, l’échec est quasi structurel : polarisation entre islamistes et laïques, armée trouble-fête.
En Tunisie, le pacting a semblé réussi avec l’accord gouvernemental entre Nidaa Tounès et Ennahda. Mais le coup de force de Kaïs Saïed a imposé un retour à l’autoritarisme. L’échec n’est pas celui de la transition, mais de la transformation politique.
Populisme, captation de la démocratie
Ennahda s’est adaptée aux exigences de la modernité, mais la classe politique a gelé la transition dans des arrangements incestueux, provoquant un divorce entre la population et les élites.
L’autoritarisme 2.0, le populisme, n’est pas le déni de la démocratie, mais sa captation. C’est la preuve que la transition a réussi.
Transitions incontournables
Les transitions ne sont pas un idéal, mais elles sont incontournables. Les Égyptiens comprendront que l’armée n’a pas de solution économique, l’opposition islamiste qu’un accord avec les laïques est préférable, et les laïques que courir derrière les militaires n’est pas une solution. Tout le monde devra s’entendre.
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