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Exposition
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Les œuvres réunies par le musée parisien mettent en valeur, malgré une maigre sélection contemporaine, cinq siècles de cet art de la supercherie s’attachant à cacher le geste du peintre pour mieux en dévoiler la virtuosité.
Les trompe-l’œil réunis par le musée Marmottan Monet, à Paris, dans une exposition qui prétend dérouler l’histoire de ce genre mineur «de 1520 à nos jours» (même si le corpus art contemporain paraît bien étriqué) affichent tous le même paradoxe : il s’agit de faire prendre des vessies pour des lanternes, des choses peintes pour des objets réels, de cacher le travail de la peinture pour cependant en faire éclater aux yeux, dessillés, du spectateur, le génie, la virtuosité, la puissance. Dans le trompe-l’œil, la peinture se cache pour mieux, à la fin, se montrer. Elle se plie à suivre, mimétique, l’apparence de son motif du réel pour mieux faire surgir, comme un diable de sa boîte et sans tarder, la supercherie. Dès l’Antiquité, la scène fondatrice du genre, racontée par Pline l’Ancien, met en scène la manière dont Zeuxis fait de l’épate avec ses raisins, si ressemblants qu’ils bernent les oiseaux, avant de lui-même se faire avoir par Parrhasios et son rideau qui, contre toute attente, ne peut être tiré pour dévoiler la toile qu’il masquerait, puisqu’il est peint…
Bouilles goguenardes
Dans l’exposition, le fruit, Deux Grappes de raisin, peintes plus vraies que nature par Nicolas de Largillière en 1677, trompe encore et toujours le monde. Mais ce n’est jamais que du raisin : le trompe-l’œil n’opère que sur des choses sans intérêt et s’en tient aux sujets sans importance, ceux de la nature morte. Il tend des chausse-trappes, soit. Il est malicieux, certes. Mais se borne à appliquer son
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