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La découverte
Chaque week-end, la web radio de «Tsugi» accompagne le cahier musique de «Libération».
La découverte : Chahu, organe vital
2020. Une rupture amoureuse, un confinement. Le cœur en peine et du temps libre. Chanteur du groupe dream pop anglophone Dogs for Friends, condamné à l’oisiveté forcée, Charles Arnaud démarre alors un projet solo. Et pour ne pas multiplier les plaintes de voisins, douillets de la feuille, s’appuie sur un ukulélé abandonné dans un coin pour créer des chansons, vu le contexte, forcément tristounettes. Trois EP relativement confidentiels plus tard, et une reprise, elle, remarquée, crépusculaire et minimaliste, de la scie des années 70 Mon Vieux de Daniel Guichard, l’Angevin est mûr pour cet emballant premier album, Tristo Bambino. Reflet en partie d’un certain mal-être sentimental et sociétal, mais surtout terrain de jeu inventif pour des compositions en français où le mode lo-fi fonctionne en courant continu entre électronique et organique.
Cela donne une bande-son originale portée par une vibrante trance post-rock où les nappes tournent souvent en boucle. Et puis il y a surtout ce timbre fort et profond, vaguement désabusé, bien mis en avant. Au risque quand même de rendre clivante la production du jeune homme. Qu’importe, on aime les explorations sans œillères de Chahu toujours soucieux d’étendre son champ d’action. Comme l’intéressant Paradis, un drôle de mix folk-rap-chanson, ou le pulsant Overdose où sa morgue crâneuse fait des merveilles, bercée par une basse caverneuse quasi cold wave qui tout d’un coup vire reggae. Il n’y a pas que les cons qui osent tout.
Chahu Tristo Bambino (Moyen Fort). En concert le 5 décembre à Rennes (Bars en Trans).
La playlist
Laura Cahen Partout
Délicatesse, poésie à tiroirs (attention aux faux-semblants), inventivité des arrangements mi-électroniques, mi-acoustiques portés par la voix légèrement voilée de cette chanteuse qui échappe à toute comparaison.
Mad Rey Sunday Blues 1 (dub mix)
Ce producteur phare de la scène house française annonce un nouvel album dans une poignée de semaines. En attendant, et comme on est impatient, on se réjouit de ce single à la mélancolie bien musclée. Moite.
Suzanne Belaubre Tout en bas
On suit de près cette chanteuse qui possède comme on dit un «univers». Transpercé par le spleen, ce titre ludique se vit comme une tentative d’éviter le bad trip dans un monde qui va mal. On délire ?
Etienne de Crécy feat. Alexis Taylor World Away
Le vétéran d’une French Touch calme le jeu, flirte à nouveau avec l’electro-pop, et annonce un album plus «vocal» avec cette efficace collaboration avec Alexis Taylor de Hot Cheap. Curieux de la suite.
Voltaire Dance !
Espoir signé sur COD3 QR, le label de Laurent Garnier, Voltaire est éclectique, capable de passer d’une veine techno à une autre. Il livre ici une pépite electro façon Gesaffelstein ou The Hacker, la noirceur en moins.
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