Festival d’Autrans : «Oser le pas de côté pour trouver l’émotion et l’énergie»

Festival d’Autrans : «Oser le pas de côté pour trouver l’émotion et l’énergie»

Главная страница » Festival d’Autrans : «Oser le pas de côté pour trouver l’émotion et l’énergie»
A l’heure des festivalsdossier

Dossiers liés

Du 4 au 8 décembre, le festival d’Autrans invite à s’émerveiller et réfléchir sur les territoires d’altitude en s’enrichissant du regard d’artistes qui sortent du cadre.

Barthélémy Champenois a perdu de sa légèreté. Soucieux d’effacer lui-même sa dette envers la planète après un vol long-courrier, ce scientifique s’est embarqué dans une course folle à la compensation carbone. Il erre entre calculs, doutes, actions individuelles et collectives pour trouver son chemin. A l’image de Point de Bascule, cette conférence spectacle décalée sur le changement climatique, Autrans creuse son sillon, celui «d’un festival de montagne qui va chercher différentes formes artistiques pour nous questionner sur la vie sur ce territoire d’altitude, sur son évolution», explique sa directrice Anne Farrer. Pour sa quarante et unième édition, du 4 au 8 décembre, l’évènement est devenu le «festival international d’Autrans – Montagne, cinéma et culture», actant une pluridisciplinarité de la programmation effective depuis plusieurs années.

Point de Bascule s’inscrit aussi dans le thème de l’édition 2024 : s’excentrer. «Nous avons voulu aller à la rencontre des excentriques, pas les farfelus mais ceux qui font surgir de l’émotion et de l’énergie d’une pratique créative et joyeuse», poursuit Anne Farrer. Le thème a infusé la programmation, des séances spéciales aux débats, des rencontres littéraires aux films hors documentaires. On se réjouit de la rencontre entre Charles Albert et Antoine Le Menestrel, deux grimpeurs avec une pratique différente de l’escalade, le premier pieds nus et quasi animal, le second porté sur la danse. «Dans le registre musical, nous recevons une pointure, le chanteur guitariste Rodolphe Burger qui propose une création se déroulant dans le massif jurassien autour d’un personnage de l’écrivain allemand Georg Büchner», se félicite Anne Farrer. Et de citer aussi la rencontre littéraire avec Wendy Delorme qui dans Le chant de la rivière, «aborde l’amour entre deux femmes en montagne, soulignant la vision étriquée qui les condamne à l’opposé de la grandeur des paysages.»

Autre temps fort, «d’autant que le sujet se pose à Autrans», un débat traitera de la transition des territoires de montagne alors que les Alpes françaises accueilleront les JO d’hiver 2030. Un rendez-vous sera aussi consacré au phénomène Kaizen, ce film du youtubeur Inoxtag, ce non-sportif qui a relevé le défi de gravir l’Everest. Un sujet abordé du point de vue de ce qu’il dit de l’accès à la montagne et de la fabrication de l’image.

Surprendre et émouvoir

Et les projections dans tout ça ? Ce sont 94 films qui sont programmés, longs et courts, fictions, documentaires, animations, dont une soixantaine en compétition. Pour la machine à rêve, on mise, parmi les documentaires, sur The last expedition, the mystery of Wanda Rutkiewicz, en avant-première, où la réalisatrice Eliza Kubarska part sur les traces de la première femme à avoir gravi le K2. L’engagement et les panoramas majestueux sont aussi au rendez-vous dans Les jours sauvages, un film d’expédition dans le massif du Denali en Alaska. «Avec un accent politique, il faut voir le long métrage Un paese di resistenza sur un village de Calabre, modèle d’accueil de migrants qui devient la cible de la vague populiste italienne», ajoute la directrice du festival.

Et puis il y a ces pépites, comme A perte de vue qui retrace le voyage initiatique à cheval dans les steppes kirghizes d’une jeune malvoyante. Accompagnée de son père, elle partage avec le spectateur sa sensation du monde – le film est diffusé en audiodescription.

Le coup de cœur d’Anne Ferrer ? Le retour du projectionniste. «Une sorte de Cinéma Paradiso dans un village d’Azerbaïdjan, avec beaucoup de sensibilité. Le festival d’Autrans doit continuer à surprendre, à émouvoir.»

Invité du festival, Libération fera partie du jury Mediadocs 2 024.

Libération

Post navigation

Leave a Comment

Schreibe einen Kommentar

Deine E-Mail-Adresse wird nicht veröffentlicht. Erforderliche Felder sind mit * markiert