Enseignante frappée à Tourcoing : Beauvau a-t-il contribué à faire accuser, à tort, des profs d’avoir soutenu l’élève mise en cause ?

Le circuit de l’information contestée selon laquelle une dizaine d’enseignants auraient apporté un «soutien» à l’élève ayant giflé la professeure qui lui demandait de retirer son voile démontre le rôle ambigu de Beauvau. Certains profs, dont les noms sont sortis sur les réseaux, ont porté plainte.

Leurs noms ont été «jetés en pâture». Plusieurs enseignants (et ex-enseignants) du lycée Sévigné de Tourcoing ont déposé plainte au commissariat après avoir été exposés sur les réseaux sociaux ces derniers jours. En cause, des «informations» de CNews et du JDD assurant qu’une dizaine de professeurs de l’établissement auraient soutenu l’élève ayant frappé une enseignante qui lui demandait d’ôter son voile, le 7 octobre. L’article du JDD va jusqu’à y voir «un écho troublant à l’abandon vécu par Samuel Paty», presque quatre ans jour pour jour après l’assassinat du professeur d’histoire-géographie de Conflans-Sainte-Honorine. A la suite de quoi des internautes ont diffusé sur X des messages, sous forme de liste, de noms d’enseignants du lycée, ayant supposément apporté leur «soutien» à l’élève.

Depuis, indique le parquet de Lille, une enquête a été ouverte «sur la base de l’infraction de divulgation d’informations personnelles pouvant exposer une personne ou son entourage à un risque d’atteinte aux personnes ou aux biens». «Tous les enseignants ayant porté plainte ont été mis sous protection judiciaire», rapporte une source syndicale. Et, indépendamment des dépôts de plainte, 43 enseignants se sont vus accorder la protection fonctionnelle par le rectorat, soit tous ceux qui l’avaient demandée.

Mise en ligne la semaine dernière, une première liste