:quality(70):focal(1821x1222:1831x1232)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/WFCACPVQKBFM7EISVGLR5CNXCM.jpg)
Tirer sa révérence
Elue maire de Paris en 2014, la socialiste confirme ce mardi 26 novembre auprès «du Monde» qu’elle ne se représentera pas lors des municipales de 2026. Pour la remplacer, l’élue a un favori : le sénateur Rémi Féraud.
La fin d’une ère et le coup d’envoi officiel d’une guerre de succession. Après avoir laissé planer le doute sur ses intentions pour les prochaines municipales à Paris pendant de long mois, Anne Hidalgo a fini par trancher. L’actuelle maire de la capitale, élue pour la première fois en 2014, ne se représentera pas en 2026 annonce-t-elle au Monde ce mardi 26 novembre. «Je ne me présenterai pas à un troisième mandat. C’est une décision que j’ai prise depuis longtemps, déclare l’édile socialiste. Je me suis toujours inscrite dans l’idée que deux mandats étaient suffisants pour mener à bien de profonds changements.»
L’ex-candidate du Parti socialiste à la présidentielle de 2022 (1,75 %) quittera donc l’hôtel de ville après deux mandats comme son mentor Bertrand Delanoë (2001-2014). Mais surtout après des Jeux olympiques extrêmement réussis. A la fin de son bail, dans deux ans, l’ancienne inspectrice du travail pourrait poursuivre sa carrière dans une fondation internationale. «Je continuerai à m’investir sur les questions de justice climatique, à l’échelle nationale et internationale», indique Anne Hidalgo qui, selon le Canard Enchaîné, pourrait prendre la tête de la fondation Bloomberg à Bruxelles.
Ce mardi 26 novembre, Anne Hidalgo met fin à ce qui ressemblait à un faux suspense. Car si l’édile a longtemps su garder le mystère sur une potentielle nouvelle candidature à Paris et fait douter l’ensemble de la classe politique parisienne, les signaux envoyés ces dernières semaines semblaient tendre vers un changement de vie. Au cours d’un déjeuner organisé mi-novembre, la maire PS a fait savoir à Lamia El Aaraje, Pierre Rabadan ou au maire du XVIIIe arrondissement, Eric Lejoindre – tous présentés un temps comme de potentiels successeurs – que son soutien irait à Rémi Féraud, sénateur et ancien premier fédéral PS de la capitale. Soutien qu’elle officialise aujourd’hui. «Rémi est candidat pour un rassemblement de la gauche et a vocation à devenir le prochain maire de Paris, tranche Hidalgo. Mais ce n’est pas moi qui décide, je n’impose rien, je donne simplement une indication.»
Entre Féraud et Grégoire, le bal des prétendants commence
Depuis la fuite du déjeuner dans la presse, Rémi Féraud explique «qu’il se prépare» pour le scrutin en présentant notamment sa démarche aux élus parisiens. A l’hôtel de ville, on décrit le quinquagénaire, inconnu du grand public, comme un élu peu charismatique mais avec une véritable connaissance des enjeux locaux. Sénateur depuis 2017, cet homme brun à lunettes a été maire du Xe arrondissement pendant plus de neuf ans et est président du groupe socialiste au conseil de Paris depuis 2014. Ce qui lui donne l’avantage de connaître tous les élus roses de la capitale. Et si l’adoubement de Féraud a surpris une partie des élus parisiens, c’est qu’avant lui, Anne Hidalgo semblait avoir choisi son adjointe à l’urbanisme Lamia El Aaraje pour lui succéder.
En 2013, le soutien officiel de Bertrand Delanoë à Anne Hidalgo avait suffi pour imposer la candidature de sa dauphine. Cette fois, les choses seront, à coup sûr, très différentes. Car un autre socialiste – Emmanuel Grégoire – rêve de devenir maire de Paris et s’y prépare depuis des années. L’ancien premier adjoint s’est d’ailleurs officiellement déclaré la semaine dernière. «Je veux être le maire de la réconciliation des Parisiens», a-t-il déclaré au Parisien. Longtemps proche de l’édile, à tel point que son statut de successeur d’Hidalgo a longtemps relevé de l’évidence, le quadragénaire a, petit à petit, été poussé hors du premier cercle. Voyant que l’adoubement ne viendrait pas, le nouveau député de Paris a donc accéléré dans son coin et s’est lancé dans la course sans attendre que l’ancienne candidate du PS à la présidentielle ne clarifie sa situation. «Emmanuel Grégoire a fait le choix de partir à l’Assemblée nationale pour porter le combat contre l’extrême droite : il y aura vraisemblablement une dissolution d’ici la fin 2025. On ne peut pas être candidat à tout», grince aujourd’hui Hidalgo dans le Monde. Qu’importe pour Grégoire : après avoir publié sur les réseaux sociaux un premier clip vidéo, l’élu doit réunir des soutiens pour «un moment convivial» dans le XIe arrondissement ce mardi. Malgré son lancement en solitaire, l’ex-premier adjoint entend bien se plier au vote des militants PS de la capitale.
Mais à gauche, la succession d’Anne Hidalgo ne se résumera pas qu’à un duel entre socialistes. D’autres membres de l’actuelle majorité municipale PS-écolo-communistes sont effectivement sur les rangs. Le 21 novembre, le sénateur PCF et ancien adjoint au logement, Ian Brossat, est entré dans la course en se disant «disponible et capable» de représenter la gauche lors des prochaines municipales. Ce dernier estime qu’elle doit être unie dès le premier tour et met donc sur la table l’idée d’une primaire. «Puisque Anne Hidalgo ne se représente pas, la question du leadership est ouverte», assure-t-il. Mais les verts, qui partent toujours de leur côté au premier tour avant de se rallier au second, semblent bien partis pour faire perdurer la tradition. Les écolos devront par ailleurs trancher entre différents prétendants. Fatoumata Koné, David Belliard, Anne-Claire Boux, sont annoncés candidats à la candidature. Sans compter qu’un autre nom pourrait s’ajouter à la liste : celui de l’ancien candidat à la présidentielle Yannick Jadot qui, pour l’heure, botte en touche. «Maire de Paris est un très beau mandat comme il en existe d’autres», se contente de répondre le sénateur de la capitale dès qu’il est questionné sur ses ambitions municipales.
Leave a Comment