Internes en médecine : la dépression des dépréciés

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Journal d’un système de santé en crise

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Journal d’épidémie, par Christian Lehmanndossier

Christian Lehmann est médecin et écrivain. Pour «Libération», il tient la chronique d’une société touchée par les crises sanitaires et du service public.

Même si les chiffres sont probablement minorés à la demande des familles, on relève en moyenne deux suicides d’internes par mois, depuis des années. Et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. En 2021, une première étude sur la santé mentale des étudiants en médecine (de la deuxième année jusqu’à la fin de l’internat) avait livré un sombre état des lieux. «Mais à l’époque, explique Bastien Bailleul, président de l’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes en médecine générale, les pouvoirs publics avaient relativisé la signification des résultats de cette étude, imputant les troubles ressentis au confinement et au Covid.» Trois ans plus tard, les organisations représentatives se sont donc regroupées à nouveau pour relancer une seconde enquête, dont les résultats confirment que, comme pour la «dette immunitaire», le Covid a bon dos. Les résultats de l’étude sont superposables, et particulièrement inquiétants : un étudiant sur deux souffre de troubles anxieux, un quart d’entre eux a fait un épisode dépressif caractérisé, deux tiers d’entre eux sont en burn-out, et un cinquième a été traversé par des idées suicidaires pendant l’année. Au-delà des conséquences individuelles, cela a amené 7 étudiants sur 10 à envisager d’arrêter leurs études, au m

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