Elections américaines : quel est le pouvoir de Taylor Swift ?

Si son post sur Instagram de soutien à Kamala Harris est arrivé comme un soulagement, la chanteuse n’est pas pour autant une activiste des minorités. Deux chercheuses Marie Assaf et Marie Melody Vidal tentent de saisir les ramifications politiques du phénomène Taylor Swift.

Depuis plusieurs mois, une partie du monde bat au rythme des chansons de Taylor Swift. La pop star américaine explose tous les records : vente de CD, tournée internationale dans des stades remplis, audience sur les plateformes de streaming musical, récompenses… Elle redéfinit tant et si bien les codes de la musique contemporaine que, partout, des spécialistes de Taylor Swift émergent afin de saisir ce phénomène et ses ramifications politiques.

Sur Instagram, son seul compte personnel sur les réseaux sociaux, Taylor Swift a choisi d’exprimer son soutien à Kamala Harris. Pour les «Swifties», ce message, posté trente minutes après la fin du débat opposant la candidate démocrate à Donald Trump, n’est pas réellement une surprise, mais il est arrivé comme un soulagement. Et confirme une tendance : depuis son documentaire Miss Americana en 2020, elle prend des positions militantes, en faveur des droits des femmes et de la minorité LGBTQ +, à rebours de l’image lisse et conservatrice que certains pouvaient encore lui prêter.

Ce documentaire revient par exemple sur son soutien à Phil Bredesen, candidat démocrate à l’élection du Sénat de l’Etat du Tennessee de 2018, où elle réside. Selon la chanteuse, le démocrate incarnait davantage les valeurs chrétiennes auxquelles elle est attachée, loin des discours haineux de son opposante républicaine. Elle exprimait aussi son souhait d’être du «bon côté de l’histoire». A l’époque, l’équipe de Taylor s’est interrogée sur l’incidence