Mozambique : le groupe TotalEnergies accusé d’être resté silencieux face aux exactions commises sur des civils sur son site gazier

Mozambique : le groupe TotalEnergies accusé d’être resté silencieux face aux exactions commises sur des civils sur son site gazier

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Complicité

Le journal «le Monde» révèle lundi 25 novembre que la société énergétique française savait depuis 2021 que des soldats en charge de protéger son site gazier au Mozambique étaient responsables de violences sur des civils.

TotalEnergies a fermé les yeux sur des violences commises sur l’un de ses sites phares, au Mozambique. C’est ce que révèle un article du Monde, le 25 novembre. Le journal dévoile que depuis 2021, des soldats mozambicains mandatés par la multinationale pour protéger le site gazier, se rendent coupables d’exactions sur des civils. Ces militaires sont membres d’une unité des forces armées du Mozambique – la Joint Task Force (JTF) – une brigade qui opère pour Total depuis mars 2021, date à laquelle des groupes terroristes qui sévissent dans la région depuis 2017, ont atteint les abords des infrastructures de Total.

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Dès l’instant où les militaires démarrent leur mission, de nombreux témoignages les accusant d’exactions contre des civils affluent. Le journal Politico en recueille certains dès l’été 2021. Des dépositions pointant du doigt l’armée mozambicaine, décrivent des séquestrations et des tortures sur des dizaines de civils dans des conteneurs métalliques sur les terrains de Total.

Des locaux racontent au Monde des violences dans les villages avoisinant le site de la multinationale. Un homme se souvient avoir reçu le corps sans vie de son oncle, ainsi que celui d’un autre pêcheur, sur lesquels «on pouvait voir qu’ils avaient été violemment frappés, car il y avait des marques et des cicatrices. L’un d’eux avait les mains attachées dans le dos». Selon des documents consultés par Le Monde, «les pêcheurs mourants sont transférés au commissariat de Quitunda, un village construit par TotalEnergies pour les populations déplacées par le projet.»

Protéger le «projet de Total»

Même Total, dans des rapports rédigés par sa filiale sur le site, Mozambique LNG, recense des violences dès avril 2021. «Depuis le 2 avril, les habitants locaux ont régulièrement fait état de violations des droits humains commises par la Joint Task Force», relate un compte rendu de septembre 2021. Pour Le Monde, «ces rapports constituent en tout cas la preuve que la multinationale avait conscience des dangereuses dérives des soldats protégeant son site.» Selon le Monde, ces civils ont été pris pour cibles pour la seule raison de s’être approchés trop près des terrains de Total. Des survivants témoignent à Politico du fait que ces atrocités perpétrées lors de l’été 2021, ont été dirigées par un officier qui se donnait pour mission de protéger «le projet de Total».

Dans un communiqué publié en septembre 2024, le groupe Total nie avoir eu connaissance de ces exactions. Contacté par le Monde, le groupe affirme toutefois qu’une enquête avait été ouverte par le procureur général du Mozambique, à sa demande. Le groupe affirme également avoir suspendu le versement de primes aux soldats, entre août et septembre 2021 et avoir pris des mesures pour prévenir les risques, notamment par le biais de «formations en matière de sécurité et de droits humains». Les documents que Le Monde a pu consulter prouvent que Total a choisi de continuer à travailler avec la Joint Task Force, et parfois à rémunérer les militaires mis en cause pendant encore deux ans, jusqu’en octobre 2023, date à laquelle l’entreprise met fin à l’accord.

Libération

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