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Justice
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Mercredi et jeudi 17 octobre, devant le tribunal de Châteauroux, sept jeunes gens ont raconté les violences dont ils ont été victimes au cours de leur placement, et les conséquences dramatiques sur leur vie d’adultes. Tous estiment l’Aide sociale à l’enfance aussi responsable que la famille sans agrément qui les accueillait.
Trois jours que Mathias entend qu’il fait partie de ceux «dont personne ne veut». Né sous X, abandonné à l’âge de 4 mois, victime de viol, ballotté de foyer en foyer, adopté à 6 ans puis à nouveau remis entre les mains de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), le jeune homme de 22 ans aujourd’hui retrace son parcours face au tribunal de Châteauroux ce jeudi 17 octobre. Au total, ils ne seront que sept sur une soixantaine d’adolescents à prendre la parole au procès des mineurs de l’ASE placés illégalement et maltraités. Malgré le travail des avocats, la majorité de ces enfants n’a pas été retrouvée.
En 2017, c’est le passage de Mathias au service réanimation au CHU de Limoges qui fait éclater l’affaire. A l’époque, celui qui se présente comme son tuteur, Julien M., parle d’une simple «chute à vélo». Mais à son réveil, Mathias prie le personnel soignant de ne pas le ramener chez cet homme. L’équipe médicale formule un signalement au procureur de la République. Au fil des recherches, les enquêteurs découvrent l’horreur. Des dizaines d’enfants ont été placées dans des familles dépourvues d’autorisation officielle et ont été victimes de violences psychologiques, physiques et sexuelles de 2010 à 2017, dans l’Indre, la Creuse et la Haute-Vienne.
S’il n’avait jusqu’alors aucun souvenir de cet accident, Mathias, en survêtement de sport gris face au président, dit avoir eu un flash-back en 2022. «J’étais à la rue, je traînais dans un parc à Lille et j’ai tout revu. Le poteau
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